"La lettre des talibans au Congrès cette semaine fournit une lecture erronée des faits au sujet de la crise économique et humanitaire en Afghanistan", a répondu sur Twitter l'émissaire américain Thomas West.
"L'Afghanistan souffrait malheureusement déjà d'une terrible crise humanitaire avant la mi-août, aggravée par la guerre, des années de sécheresse et la pandémie", a-t-il estimé.
Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement instauré par les talibans mais non reconnu par la communauté internationale, Amir Khan Muttaqi, affirmait mercredi dans son courrier que "les racines" du problème remontaient "au gel des avoirs" par le gouvernement américain, et demandait que ces sanctions "soient levées".
Il assurait, à l'appui de cette demande, que les islamistes qui dirigent désormais le pays oeuvrent pour "la bonne gouvernance", "la sécurité" et "la transparence".
Washington a gelé près de 9,5 milliards de dollars de la Banque centrale afghane. L'économie qui dépendait de l'aide internationale s'est effondrée, avec des fonctionnaires qui n'ont pas été payés depuis des mois et le Trésor public incapable de payer les importations.
Lire aussi : La Banque mondiale boude l'Afghanistan à cause des talibansL'émissaire américain a souligné que les Etats-Unis avaient "clairement prévenu les talibans depuis des années" qu'en cas de prise du pouvoir par la force, "l'aide cruciale non humanitaire de la communauté internationale cesserait". "C'est ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
"La légitimité et le soutien doivent se mériter par des actes", a insisté Thomas West, qui réitère les conditions posées par les Américains : lutte contre le terrorisme, mise en place d'un gouvernement "inclusif", "respect des droits des minorités, des femmes et des filles", et "accès égalitaire à l'éducation et à l'emploi".
Il a assuré que Washington continuerait à entretenir un "dialogue lucide et franc avec les talibans". En attendant, les Etats-Unis continueront à fournir aux Afghans une aide strictement humanitaire, a-t-il ajouté.