"Nous continuons d'exhorter toutes les parties à prendre les mesures nécessaires pour assurer la fin des hostilités, un accès humanitaire libre et prolongé, des enquêtes transparentes concernant les violations des droits humains par tous les acteurs et une solution négociée au conflit en Ethiopie", a souligné dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
Dans un rapport commun publié mercredi, Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) affirment que les civils tigréens ont été la cible d'"une campagne implacable de nettoyage ethnique" dans la partie occidentale de cette région du nord de l'Ethiopie, où un conflit a éclaté entre rebelles tigréens et troupes pro-gouvernementales en novembre 2020.
Ces "persécutions fondées sur l'origine ethnique" -- viols, meurtres, pillages, privation d'aide humanitaire -- ont été menées par les forces de sécurité de la région voisine de l'Amhara, des milices amhara et l'administration locale, accusent les deux ONG.
Rappelant les "graves inquiétudes" des Etats-Unis quant aux "informations faisant régulièrement état d'atrocités fondées sur l'origine ethnique commises par les autorités de l'Amhara dans l'ouest du Tigré", Ned Price souligne dans son communiqué que Washington est "profondément préoccupé par les conclusions du rapport établissant que ces comportements correspondent à du nettoyage ethnique".
"Aucune de nos forces n'est impliquée dans de tels crimes comme l'affirme le rapport", a déclaré à l'AFP un porte-parole du gouvernement régional de l'Amhara, qui a qualifié ces conclusions de "mensonges".
Les Etats-Unis avaient déjà dénoncé en mars 2021 des "actes de nettoyage ethnique" menés par les forces amhara au Tigré occidental.
Le conflit, qui s'est un temps propagé au-delà du Tigré, a fait des milliers de morts, plongé dans la faim des millions de personnes et les deux camps ont été accusés d'atrocités.
Addis Abeba a déclaré le 24 mars une "trêve humanitaire", acceptée par les rebelles à condition que l'aide humanitaire parvienne au Tigré. Un premier convoi terrestre a atteint la région vendredi.