"Ces mesures de sécurité nationale sont le fruit d'un réexamen de la politique gouvernementale lancé à la suite d'inquiétude au sujet des efforts de la Chine pour obtenir du matériel nucléaire, des équipements et de la technologie avancée en provenance de sociétés américaines", a déclaré le ministère américain de l'Energie dans un communiqué au moment où Washington a lancé une offensive tous azimuts contre Pékin, sur fond de guerre commerciale.
Les vols chinois de priorité intellectuelle américaine dans ce secteur se sont "accelérés" dernièrement, a accusé un responsable du gouvernement américain lors d'un échange avec la presse.
Lire aussi : Kim prêt à autoriser des inspecteurs sur son site nucléaire démanteléDès lors, selon le ministre de l'Energie Rick Perry, cité dans le communiqué, "les Etats-Unis ne peuvent plus ignorer les implications" des agissements chinois "pour la sécurité nationale".
Concrètement, les nouvelles règles, qui vont s'appliquer "immédiatement" mais uniquement aux futures licences ou aux cas encore à l'étude des autorités de régulation, prévoient "une présomption de refus".
Cela concerne notamment la coopération avec le géant étatique China General Nuclear Power Group, "actuellement inculpé pour conspiration en vue de voler de la technologie nucléaire américaine", selon le ministère.
Un responsable du gouvernement américain a expliqué que l'administration avait conscience "de l'importance du marché chinois pour les exportations de biens et services nucléaires américains".
Lire aussi : Trump veut débarrasser l'armement américain du "Made in China"Les exportations nucléaires américaines vers la Chine ont représenté quelque 170 millions de dollars en 2017, a-t-il souligné. Il s'agit du deuxième débouché pour cette industrie américaine dans le monde, derrière le Royaume-Uni.
"L'industrie américaine risque de pâtir de cette décision à court terme", a reconnu le responsable.
Mais selon lui "l'effort concerté de la Chine pour copier et détourner les produits nucléaires américains provoquerait sur le long terme une perte permanente de marchés mondiaux et d'emplois aux Etats-Unis".
"Cette politique profitera aux sociétés et travailleurs américains en permettant de conserver un avantage compétitif sur le gouvernement chinois", a-t-il ajouté.
Washington a récemment remis au premier plan ces accusations de vol de propriété intellectuelle. Cette escalade accompagne la guerre commerciale engagée entre les deux premières économies de la planète.
Dans ce qui ressemble à une campagne de pression sur tous les fronts pour faire plier Pékin, l'administration Trump a multiplié ces dernières semaines les attaques frontales contre les autorités chinoises, accusées pêle-mêle de violations massives des droits de l'Homme, de militarisation indue de la mer de Chine du Sud et même d'ingérence dans les élections américaines.
Jeudi, le président américain a une nouvelle fois mis en garde avec virulence la Chine sur le front commercial, évoquant les taxes douanières supplémentaires récemment imposées sur 250 milliards de dollars d'importations chinoises.
"Je peux faire beaucoup plus si je veux", a-t-il menacé le président américain. "Je ne veux pas le faire, mais il faut qu'ils viennent à la table des négociations", a-t-il ajouté.
"Franchement, je crois qu'il pensent que les Américains sont bêtes. Les Américains ne sont pas bêtes", a-t-il prévenu.
Avec AFP