Weah, le mythique "Mister George" du PSG

Le footballeur George Weah lors de son jubilé de fin de carrière à Marseille, en France, le 11 juin 2005

George Weah footballeur, c'est un Ballon d'Or en 1995 - le seul remporté par un Africain - et une empreinte indélébile laissée au Paris SG, où cet attaquant a été un des acteurs majeurs des épopées européennes tout en affichant une personnalité attachante.

Le Libérien, en lice mardi au deuxième tour de l'élection présidentielle de son pays, figure parmi les 20 joueurs du "Hall of fame" du PSG, où il a évolué trois saisons (1992-1995).

"C'est l'un des plus grands joueurs avec lequel j'aie joué", disent de concert ses deux anciens coéquipiers Alain Roche et Daniel Bravo, parlant d'un "attaquant complet" - vitesse, technique, finition, puissance, dribble, jeu de tête, en appui ou en profondeur.

A 25 ans, il débute sa carrière parisienne par deux dents cassées, lors d'un choc avec Pascal Nouma au Camp des Loges. Il se signale ensuite en contribuant à étoffer le palmarès du PSG d'une Coupe de France (1993) et d'un titre de champion (1994).

Mais, surtout, en participant à la légende du PSG du début des années 1990 dans les tours de coupes d'Europe, offrant de rares émotions aux supporters du club de la capitale et aux amateurs de foot en général.

- Epoque "Weah-Ginola" -

"Mister George", ce sont des buts incroyables, comme ce slalom suivi d'un tir limpide contre le Bayern, à Munich (1-0), le 23 novembre 1994. Sorti du banc, il frappe alors un grand coup pour cette première campagne du PSG dans la Ligue des champions nouvelle formule.

L'Europe, c'est la chasse gardée du buteur libérien qui y inscrit 16 buts en 25 rencontres. Il porte pour l'occasion ses "chaussures coupe d'Europe", de vieux crampons qui lui portent chance.

C'est l'époque estampillée "Weah-Ginola": deux attaquants techniques et véloces, et surtout complémentaires, avec un Weah en pointe, plus finisseur, et un David Ginola en soutien, plutôt passeur. Deux personnalités différentes, entre un Libérien discret et un Français plus expansif.

Côté humain, Alain Roche se souvient de Weah prompt à "envoyer des équipements au pays" ou à "récupérer les plateaux-repas du bus du club pour les donner à des sans-abri". "Il n'était jamais dans l'énervement, toujours dans la discussion", avance l'ancien défenseur central, aujourd'hui consultant pour Canal+.

"Il était très gentil, facile à vivre. Il n'était pas du tout à part sans être omniprésent, c'était une personnalité forte qui savait se faire entendre", abonde Daniel Bravo.

Le consultant pour beIN Sports livre cette anecdote: "Lors d'une réunion avec Artur Jorge, il a levé le doigt pendant plusieurs minutes pour prendre la parole mais l'entraîneur l'ignorait parce qu'ils étaient un peu en froid à ce moment-là. Quand il a pu parler, il a tutoyé Artur Jorge. +Non, tu ne me tutoies pas!+, lui a dit l'entraîneur. +Si, je te tutoies, parce que tu m'as manqué de respect!+, lui a répondu George".

- Fin ternie -

La fin de l'histoire de Weah avec le PSG sera ternie par une banderole à relents racistes, déployée dans le Parc des Princes par des supporters parisiens accusant le joueur d'avoir négligé un match contre l'AC Milan avant d'y signer. Un souvenir qui lui fera dire, en 2011 sur RMC: "Je ne garde pas un bon souvenir du Parc".

Son ascension avait commencé quand Arsène Wenger le repère au Tonnerre de Yaoundé (Cameroun) et le fait venir à Monaco.

A Milan, il étoffe son palmarès de deux titres de champion d'Italie et inscrit notamment un but mémorable en solo, en partant de sa surface balle au pied, contre Hellas Vérone (8 septembre 1996). Sa fin de carrière sera plus décousue, avec des passages à Chelsea, Manchester City, Marseille et Al-Jazira (Emirats arabes unis).

Son nom reste vivace au PSG puisque son fils Timothy a signé en juillet dernier son premier contrat professionnel avec le club, où son frère aîné, George Weah Jr, n'avait pu percer.

En 2014, le PSG avait invité les anciens pour fêter les 20 ans du titre de 1994. Weah s'était chargé du laïus pour remercier le président Nasser Al-Khelaifi, confie Daniel Bravo: "On a vu qu'il était un habitué des discours, et qu'il sait mêler importance et humour".


Avec AFP