Alors que la situation continue de se dégrader en Côte d’Ivoire, Médecins Sans Frontière (MSF) redoute un désastre sanitaire pour les quatre millions d'habitants d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Un porte-parole de MSF cité par l’agence Reuters a fait état d'une pénurie de médicaments et de coupures d'eau préoccupantes alors que la population doit rester terrée chez elle du fait des échanges de tirs.
La situation est aussi préoccupante pour les dizaines de milliers de déplacés internes qui avaient pu quitter Abidjan avant le début des combats. La plupart ont fui vers l’Ouest du pays, où l’ONG Oxfam vient de dépêcher une mission.
Reprise des raids contre les forces de Gbagbo
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a dit avoir ordonné une reprise des raids aériens de l’ONUCI et de la force française licorne dans le secteur de la résidence du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo. Les responsables onusiens ont déterminé que le camp Gbagbo continue d’utiliser l’artillerie lourde, les chars et lance-roquettes, a expliqué Hamadoun Touré, porte-parole de l’Opérations des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).
Les civils, principales victimes
Les attaques contre les civils et les troupes onusiennes sont inacceptables et ne sauraient continuer, a fait savoir Ban Ki-Moun dans une déclaration écrite. Les civils sont les principales victimes de la violence à Abidjan, a dit le secrétaire général de l’ONU qui a demandé la reddition immédiate de M. Gbagbo pour faire cesser les combats.
Selon le chef des opérations onusiennes de maintien de la paix, Alain Leroy, un millier de soldats loyaux à Gbagbo ont regagné du terrain au centre d’Abidjan et près du palais présidentiel, à Cocody, ayant mis à profit la brève trêve de la semaine dernière pour renforcer leurs positions.
Washington condamne
Le département d’Etat américain a, pour sa part, condamné la tentative de M. Gbagbo, la semaine dernière, de négocier sa reddition comme étant une ruse pour regrouper et réarmer ses troupes. Les efforts du président sortant ivoirien en vue d’obtenir par la force ce qu’il n’a pas gagné aux urnes traduit un mépris cavalier du bien-être du peuple ivoirien, qui souffrira de nouveau du fait de la reprise des violents combats à Abidjan, a déclaré Mark Toner, porte-parole du département d’Etat.