Yémen : 14 morts dans des combats impliquant Al-Qaïda à Aden

Des agents de sécurité yéménites déployés à Aden, en juin 2010, après une attaque de militants présumés d'al-Qaida

Au moins 12 combattants d'Al-Qaïda et deux membres des forces de sécurité ont été tués samedi dans de violents combats et des raids aériens de la coalition arabe à Aden, la deuxième ville du Yémen, selon des sources de sécurité

Des avions de combat et des hélicoptères Apache de la coalition ont lancé quatre raids en soutien aux forces de sécurité, engagées dans les accrochages contre des jihadistes d'Al-Qaïda à Al-Mansourah, un quartier résidentiel devenu un fief du réseau extrémiste, selon les mêmes sources.

Les accrochages, qui se poursuivaient tard dans la nuit, ont éclaté en fin d'après-midi lorsque les forces de sécurité ont installé de nouveaux barrages de contrôle autour d'Al-Mansourah pour tenter de réduire l'insécurité dans la ville.

Des dizaines d'hommes armés et cagoulés, arborant la bannière d'Al-Qaïda, se sont déployés dans les rues pour repousser les forces de sécurité, ont indiqué des témoins.

Les avions de combat sont intervenus après qu'un Apache a essuyé des tirs de la part des jihadistes. Ils ont visé un bureau municipal tenu par les jihadistes et un dépôt d'armes, ont-ils ajouté.

"Au moins 12 membres d'Al-Qaïda et deux policiers ont été tués dans les combats et les raids", a déclaré à l'AFP un responsable de la sécurité.

Dans un communiqué, les forces de sécurité ont indiqué que leur campagne "contre les bandes terroristes armées à Mansourah se poursuivrait pour assurer la sécurité des habitants" d'Aden.

C'est dans cette grande ville portuaire que le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi s'est installé en attendant de pouvoir reconquérir la capitale Sanaa tenue par les rebelles chiites Houthis qu'il combat par ailleurs.

Les jihadistes d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI), profitant de la guerre au Yémen entre Houthis et pouvoir, ont renforcé leur présence dans le sud du pays y compris à Aden.

Au nord d'Aden, les forces progouvernementales ont par ailleurs poursuivi samedi leur offensive pour tenter de briser le siège que les Houthis imposent depuis des mois à la grande ville de Taëz, selon des sources militaires.

Au lendemain de la reprise par les loyalistes des banlieues ouest et sud de Taëz, les combats se sont concentrés au nord et à l'est de la ville.

Une reconquête des banlieues devrait permettre "l'acheminement de vivres et de médicaments" aux quelque 200.000 habitants de Taëz assiégés, selon le gouverneur de la province, Ali al-Maamari.

Les loyalistes ont réussi à "reprendre d'importantes positions" dans la banlieue nord où de violents accrochages se poursuivent, a indiqué une source militaire.

Mais dans la banlieue est, la mission semble plus difficile, ce secteur étant tenu par des forces de la Garde républicaine, l'unité d'élite de l'armée restée fidèle à l'ex-président Ali Abdallah Saleh et alliée des rebelles, a-t-elle ajouté.

C'est depuis cette banlieue --qui compte un aéroport, une cité industrielle et des sites militaires dont le QG des forces spéciales-- que les rebelles et leurs alliés bombardent les quartiers résidentiels du centre de Taëz, ont expliqué les sources militaires.

La bataille pour la reconquête de la province de Taëz marque le pas depuis des mois. Taëz est située entre la capitale Sanaa (nord), contrôlée depuis 2014 par les Houthis, et Aden, déclarée "capitale provisoire" après sa reprise par les autorités reconnues par la communauté internationale.

Selon l'ONU, le conflit au Yémen a fait plus de 6.100 morts, dont près de la moitié de civils, depuis l'intervention militaire en mars 2015 d'une coalition arabo-sunnite menée par l'Arabie saoudite en appui au pouvoir.


Avec AFP