8 enfants tués ou blessés chaque jour malgré la trêve, dénonce l'ONU

Forces yéménites pro-gouvernementales au sud de l’aéroport d’Hodeida au Yémen, le 15 juin 2018.

La Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU a dénoncé mercredi le lourd tribut payé chaque jour par les enfants au Yémen, malgré une trêve des combats décrétée il y a trois mois dans un port vital du pays.

"Depuis l'accord de Stockholm du 13 décembre, on estime que huit enfants sont tués ou blessés quotidiennement au Yémen", a déclaré Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève.

Le gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie Saoudite et les rebelles Houthis soutenus par l'Iran ont conclu une trêve en Suède incluant un cessez-le-feu à Hodeida, un port crucial sur la Mer Rouge.

Mais le Norwegian Refugee Council (NRC), une ONG qui fournit de l'aide au Yémen, a révélé lundi que 348 civils avaient été tués dans les deux provinces de Hajjah et Taëz depuis le début de la trêve.

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La Haut-Commissaire a cité notamment la récente escalade des combats dans la province de Hajjah, où 22 personnes - 12 enfants et 10 femmes - ont été tuées et 30 autres, dont la moitié d'enfants, ont été blessées au début du mois.

Environ 10.000 personnes ont été tuées depuis mars 2015, lorsque l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis - aidés par la logistique et le soutien politique des Etats-Unis - ont commencé à bombarder les rebelles Houthis.

Selon l'ONG Save the Children, quelque 85.000 enfants yéménites de moins de 5 ans pourraient être morts de famine.

Mme Bachelet a averti que "les civils, dont les enfants, sont aujourd'hui plus vulnérables et affamés qu'ils ne l'ont jamais été depuis mars 2015".

Elle a souligné que plus de deux millions d'enfants souffrent de malnutrition aiguë, dont 360.000 sont menacés de famine.

Mme Bachelet a également dénoncé l'enrôlement d'enfants comme combattants dans les deux camps, comme le rapportent certaines informations. "Dans la plupart des cas, les enfants ont entre 11 et 17 ans, mais il y a des informations récurrentes parlant de recrutement ou d'utilisation d'enfants de 8 ans", a-t-elle affirmé.