Yémen: formation de deux comités conjoints pour un règlement de la crise

Des manifestants de l'opposition aident un blessé victime des affrontements avec la police, à Sanaa, le samedi 15 octobre 2011 ( Archive)

Les parties en conflit au Yémen ont accepté de former deux comités conjoints pour discuter d'un règlement devant mettre fin à la guerre dévastatrice qui secoue ce pays depuis plus d'un an, a annoncé le médiateur de l'ONU.

Cette annonce a été faite au terme d'une deuxième séance de négociations directes mercredi à Koweït entre la délégation du gouvernement et celle des rebelles chiites Houthis et de leurs alliés.

Le médiateur Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a déclaré dans un communiqué que les deux délégations avaient convenu de former deux "équipes de travail" conjointes pour discuter des questions politiques, de sécurité et de la libération des prisonniers et des détenus.

"L'envoyé spécial a reçu des chefs des délégations les noms des membres des comités" conjoints, lit-on dans le communiqué publié tard mercredi soir.

Les négociations ayant commencé le 21 avril ont été interrompues dimanche après que la délégation du gouvernement a claqué la porte en accusant les rebelles d'avoir pris la veille la base Al-Amaliqa, située au nord de Sanaa, en violation de la trêve.

La délégation du gouvernement a repris mercredi les négociations directes après la mise en place d'une d'enquête sur Al-Amaliqa, confiée à une commission chargée de superviser le cessez-le-feu instauré le 11 avril au Yémen.

La commission doit soumettre ses conclusions dans les 72 heures et les deux parties ont promis, selon le médiateur, de les respecter.

Le ministre yéménite des Affaires étrangères Abdel Malak al-Mekhlafi, chef de la délégation gouvernementale, a indiqué avoir soumis un projet détaillé pour une levée du siège que les rebelles imposent depuis plusieurs mois à Taëz, ville du sud-ouest du Yémen.

"Nous attendons une position claire de l'émissaire" de l'ONU, a-t-il ajouté sur Twitter, en dénonçant les "attaques contre les civils à Taëz" de la part des rebelles et de leurs alliés, les unités de l'armée restées fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh.

Il a prévenu que ces attaques auraient "de graves conséquences sur le processus de paix" si la communauté internationale n'assumait pas ses engagements.

Ces négociations difficiles visent à mettre fin à un conflit qui a fait depuis plus d'un an 6.400 morts, 30.500 blessés et 2,8 millions de déplacés dans ce pays pauvre de la péninsule arabique, selon des estimations de l'ONU.

Avec AFP