Les rebelles houthis menacent de bloquer le trafic sur la mer Rouge

Le port d'Hodeida tenu par la rébellion de la Mer Rouge au Yémen le 7 novembre 2017.

Les rebelles Houthis au Yémen ont menacé de bloquer la circulation sur la mer Rouge si le blocus imposé au pays en guerre par une coalition militaire régionale n'est pas levé, provoquant la colère de leurs rivaux.

"La menace ouverte des rebelles à la navigation internationale dans la mer Rouge est une preuve de leur nature terroriste", a tweeté mardi le ministre d'Etat aux Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Anwar Gargash, dont le pays est un membre clé de la coalition sous commandement saoudien qui combat les rebelles au Yémen.

La veille, le chef politique des rebelles, Saleh al-Samad, avait averti que son camp pourrait "choisir des options stratégiques (...), y compris couper la circulation sur la mer Rouge", à moins que le blocus portuaire et aéroportuaire imposé par l'Arabie saoudite et ses alliés ne soit levé.

Il n'a pas donné de précisions sur la façon d'y parvenir.

"Ils traversent nos eaux avec leurs navires alors que notre peuple meurt de faim", a dénoncé M. Samad dans un communiqué publié par la télévision rebelle Al-Masirah.

"Mais s'ils sont prêts à reprendre les négociations, nous le sommes aussi", a-t-il ajouté, lors d'une réunion avec l'envoyé-adjoint de l'ONU au Yémen, Muin Shreim.

La coalition sous commandement saoudien intervient au Yémen depuis mars 2015 en soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé de Sanaa par les Houthis qui se sont emparés de la capitale yéménite en septembre 2014.

Elle possède des navires de guerre positionnés en mer Rouge.

Outre Sanaa et de vastes régions du nord du pays, les rebelles contrôlent plusieurs ports le long de la mer Rouge.

Début novembre, la coalition a renforcé son blocus sur les ports et les aéroports yéménites, en réponse à un missile tiré par les Houthis et intercepté près de l'aéroport de Ryad.

Ce blocus --partiellement levé depuis-- a considérablement réduit la livraison de nourriture et d'aide humanitaire, suscitant les critiques d'ONG et d'organisations internationales.

Le conflit au Yémen a fait plus de 9.000 morts, dont de nombreux civils, depuis l'intervention de la coalition et provoqué "la pire crise humanitaire de la planète", selon l'ONU.

Avec AFP