Des dizaines de milliers de Yéménites ont occupé les places principales des villes du pays au moment où d’anciens alliés du président Ali Abdullah Saleh prêtent serment d’allégeance à la révolte populaire contre lui.
S’en prenant à la rébellion montante, le président Saleh a déclaré à un groupe d’officiers de l’armée qu’il gardait la poignée ferme et que toute forme de coup d’Etat mènerait à la guerre civile.
« Personne ne doit compter accéder au pouvoir par un coup d’Etat. Chacun devrait s’arrêter et se rendre compte que les gens sont armés et que personne ne peut sortir vainqueur. Le temps des coups d’Etat, a t-il dit est terminé. Il ajoute que si quelqu’un veut accéder au pouvoir, il doit suivre le chemin de la démocratie et de la civilisation. »
Ces déclarations font suite à des informations selon lesquelles la garde présidentielle commandée par son fils ainsi que des unités de forces spéciales commandées par son neveu continuent de défende le palais présidentiel.
Des détachements de chars loyaux au général Ali Mohsen Al Ahmar qui s’est rallié au mouvement rebelle, contrôlent la banque centrale ainsi que d’autres sites clés du gouvernement à Sanaa. La plupart des membres du cabinet de M. Saleh ont démissionné ou ont été relevés de leurs fonctions. Bien que le ministre de la défense Mohamed Naser Ahmed soit resté loyal au président.
M. Saleh a insinué dans son discours que la “révolution de la jeunesse du Yémen” est en train d’être manipulée par de vieux politiciens qui ont un programme bien défini.
Il a affirmé que les jeunes qui soutiennent la révolution sont victimes de politiciens dont le but est d’obtenir le pouvoir et que rien ne les arrêtera pour atteindre leur but.
Selon Gregory Johnsen de l’Université de Princeton, il est peu probable que le président Saleh retrouve le soutien de ceux qui l’ont lâché.
Johnsen ajoute que l’issue peut reposer sur un ultime effort de médiation par l’Arabie Saoudite. Le président Saleh a envoyé le premier ministre Abu Bakr Al Qurbi à Riyad pour s’assurer de l’aide de l’Arabie Saoudite dans la recherche d’une solution à cette crise qui dure déjà depuis cinq semaines.