Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne "condamnent" mardi l'Iran pour avoir violé l'embargo sur les armes imposé par l'ONU au Yémen, dans un communiqué publié au lendemain d'un veto russe à une résolution dénonçant Téhéran.
Ces experts précisent toutefois dans leur rapport n'avoir pas été en mesure d'identifier les responsables de ces transferts d'armes, ni leur cheminement.
Pour Washington, Londres, Paris et Berlin, il s'agit clairement de Téhéran. Pour Moscou, aucune preuve n'existe en ce sens, ne justifiant en conséquence pas une position du Conseil de sécurité contre l'Iran qui ouvrerait la voie à des sanctions.
L'Iran a toujours démenti fournir des armes aux Houthis.
Lundi, à l'occasion du renouvellement annuel de l'embargo sur les armes, les Occidentaux ont tenté en vain d'inclure dans le texte une incrimination de Téhéran. La Russie a eu recours à son droit de veto et seul un texte renouvelant pour un an l'embargo sur les armes au Yémen a été adopté.
"Nous saluons le rapport final" des experts publié le 15 février, soulignent les Occidentaux dans leur communiqué diffusé par la mission diplomatique américaine auprès de l'ONU.
"Nous exprimons conjointement notre grande préoccupation" face à ses conclusions et "condamnons la non-application" des obligations de Téhéran "qui met en jeu sérieusement la paix et la stabilité dans la région", précise le communiqué.
"Nous appelons l'Iran à arrêter immédiatement toutes ses activités contraires ou qui violeraient" l'embargo sur les armes de l'ONU décrété en 2015, ajoute le texte.
"Depuis trois ans, le comportement des États-Unis et de la Grande-Bretagne au Conseil de sécurité de l'ONU est nuisible et équivaut à légitimer les agresseurs au Yémen", a critiqué le ministère des Affaires étrangères iranien dans un communiqué.
"Malheureusement, [le] comportement et les positions des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France [...] reviennent à adresser un mauvais message et à dédouaner les responsables [de la crise yéménite] parce que ces pays, en tant que premiers soutiens et fournisseurs d'armes meurtrières contribuent de façon importante à attiser l'agression de l'Arabie saoudite qui continue au Yémen", ajoute le ministère.
A la tête d'une coalition militaire arabe, Ryad mène depuis mars 2015 des bombardements réguliers au Yémen contre les rebelles Houthis, qui sont entrés dans la capitale Sanaa en septembre 2014.
Les États-Unis réclament depuis plusieurs mois au Royaume-Uni, à la France et à l'Allemagne de prendre avec Washington des mesures contre l'Iran pour limiter son influence au Moyen-Orient et son programme d'armement balistique.
A défaut de quoi, les États-Unis menacent de tirer un trait sur l'accord nucléaire international conclu en 2015 pour éviter que Téhéran ne se dote de l'arme atomique.
Le président républicain Donald Trump voue aux gémonies cet accord conclu par son prédécesseur démocrate Barack Obama, ardemment défendu par Londres, Paris et Berlin.
Avec AFP