Des officiers saoudiens sont arrivés mercredi à Chagra et Cheikh Salem, deux points de friction situés dans la province d'Abyane, dans le sud du Yémen, pour surveiller la trêve, ont précisé ces sources qui s'expriment sous le couvert de l'anonymat.
"Les observateurs ont commencé à être déployés sur le terrain pour un cessez-le-feu global et la séparation des forces en présence", a annoncé mercredi la coalition, citée par la chaîne gouvernementale saoudienne Al-Ekhbariya.
Lire aussi : Trente ans après son unification, le Yémen se disloque"Les deux parties ont affirmé leur engagement à respecter le cessez-le-feu et faire redescendre l'escalade pour revenir à une situation normale et appliquer l'accord de Ryad", a-t-elle ajouté.
L'accord de Ryad, signé en novembre 2019, prévoit un partage du pouvoir dans le sud du Yémen entre le gouvernement et les séparatistes, mais ses dispositions n'ont quasiment pas été mises en place et sont rapidement devenues caduques.
Chagra et Cheikh Salem ont connu tout au long de la journée de mardi et jusque tard dans la nuit des accrochages entre les deux camps, ont précisé ces sources.
"Nos forces à Abyane ont subi quelques heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu une violente attaque des forces de l'invasion", a déclaré à l'AFP Nazar Haitham, porte-parole du Conseil de transition du sud (STC - séparatistes), nommant ainsi les forces progouvernementales.
"C'est un acte irresponsable du gouvernement qui se dit tenu par le cessez-le-feu mais ne le respecte pas sur le terrain", a-t-il accusé.
Le gouvernement yéménite n'a lui fait aucune déclaration pour confirmer ou démentir la tenue d'affrontements mardi.
Le déploiement d'observateurs intervient après la prise samedi par les séparatistes de l'île stratégique yéménite de Socotra, au large d'Aden (sud).
- Guerre dans la guerre -
Lundi, la coalition, qui soutient les forces fidèles au gouvernement, a annoncé un cessez-le-feu entre ces dernières et les séparatistes ayant proclamé l'autonomie du Sud fin avril après plusieurs victoires militaires.
Les deux parties belligérantes vont tenir de nouvelles discussions en Arabie saoudite pour discuter de la trêve, a annoncé lundi le porte-parole de la coalition, le colonel saoudien Turki al-Maliki.
Depuis 2015, la coalition intervient aux côtés du gouvernement yéménite dans la guerre contre les rebelles Houthis soutenus par l'Iran, rival régional de l'Arabie saoudite.
Les rebelles contrôlent une bonne partie du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa. Le STC et le gouvernement sont en principe alliés contre eux au sein de la coalition militaire, mais sur le terrain, des dissensions demeurent dans le Sud.
Cette guerre dans la guerre a rendu encore plus complexe un conflit qui, en cinq ans, a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué, selon l'ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule Arabique.