"Leur idée est de mettre la pression pour que nous renégocions le résultat des dernières élections", a affirmé M. Lungu lors d'une conférence de presse.
Lors d'un discours télévisé mercredi soir, le chef de l'Etat a annoncé sa volonté de faire approuver rapidement par le Parlement une loi instaurant l'état d'urgence, après une série d'incendie criminels qui ont visé des marchés ou bâtiments publics ces dernières semaines. Mardi, le principal marché de la capitale Lusaka a ainsi été entièrement ravagé par le feu.
Cette décision intervient après plusieurs mois de fortes tensions entre le régime de M. Lungu et ses adversaires, qui dénoncent sa dérive "dictatoriale".
"L'opposition a un stratagème délibéré pour rediscuter le partage du pouvoir (...) leur idée est de créer la terreur et la panique", a asséné jeudi l'homme fort de Zambie.
M. Lungu a été réélu en août dernier d'une courte tête face au chef de l'opposition Hakainde Hichilema.
Le dirigeant du Parti uni pour le développement national (UNPD) conteste depuis la victoire du chef de l'Etat en arguant de fraudes, même si elle a été validée par la Cour constitutionnelle.
En avril dernier, M. Hichilima a été arrêté pour avoir tenter d'entraver le passage du convoi présidentiel. Poursuivi pour trahison, un crime passible de la peine de mort, il est détenu dans une prison de haute sécurité en attendant son procès.
Le climat politique s'est considérablement tendu en Zambie depuis cette arrestation. Le mois dernier, 48 députés de l'UNPD ont ainsi été provisoirement suspendus pour avoir, comme leur chef, refusé de reconnaître la légitimité de M. Lungu.
Le chef de l'Etat a une nouvelle fois nié jeudi toute dérive autoritaire et a assuré rester "dans le cadre de la loi".
"La Zambie est la démocratie la plus accomplie de toute la région si ce n'est de toute l'Afrique. Si c'est la dictature, alors il n'y a pas de démocratie en Afrique", a-t-il expliqué.
Avec AFP