Le dirigeant de l'opposition en Zambie a été arrêté lundi. Il fait les commentaires dont il est reproché il y a presque un an.
Son arrestation intervient dans un contexte de répression des opposants au président Edgar Lungu, à l'approche de l'élection présidentielle du 11 août.
"Mr Eric Chanda a été arrêté pour délit de diffamation à l'encontre du président", a déclaré la porte-parole de la police Charity Chanda.
"C'est en rapport avec un article publié le 9 mai 2015 dans le journal The Post, indiquant que le président est allé à Mfuwe pour jouer au billard et sortir en discothèque en dépensant l'argent des impôts", a-t-elle précisé, avant de conclure: "Il est en garde à vue, son procès aura lieu bientôt".
S'il est jugé coupable, Eric Chanda, qui a créé son parti l'année dernière, pourrait être condamné à une peine de 7 ans de prison.
"Le délit a été commis il y a presque un an, alors pourquoi ne pas s'en être occupé à l'époque?", a observé Alex Ngoma, professeur de Sciences politiques à l'université de Zambie.
"En conclure qu'ils ciblent l'opposition ne serait pas abusif", a-t-il dit à l'AFP.
Un autre opposant zambien, Geoffrey Mwamba, vice-président du Parti uni pour le développement national(UPND), a été arrêté à deux reprises ce mois-ci.
Il est accusé d'avoir formé une milice privée et d'avoir menacé le président, mais a plaidé non coupable du premier chef devant un tribunal de Lusaka. Il risque au moins 7 ans de prison s'il est condamné. Le second procès ne s'est pas encore ouvert.
Geoffrey Mwamba assure être persécuté par le président alors que les tensions augmentent à l'approche de l'élection.
Le principal adversaire de M. Lungu devrait être Hakainde Hichilema, le dirigeant de l'UPND, battu d'une faible marge lors du scrutin de 2015, organisé après la mort soudaine du président Michael Sata.
Avec AFP