Quel incroyable retournement de situation! En maître du contre-pied, l'icône du football français, 46 ans, s'apprête à revenir sur le théâtre de ses récents exploits d'entraîneur pour ramener le grand Real sur la voie du succès.
Pourtant, en démissionnant en mai dernier après la conquête de sa troisième Ligue des champions consécutive, Zidane semblait avoir fait le tour de la question en deux ans et demi sur le banc merengue (2016-2018). On parlait même de lui pour prendre les rênes de la Juventus Turin, l'équipe de France championne du monde semblant hors d'atteinte dans l'immédiat.
Mais sa fidélité au club merengue et son amitié pour le président Florentino Pérez ont apparemment convaincu "ZZ" d'écourter son année sabbatique pour venir au chevet de l'équipe, apparue en fin de cycle ces derniers jours: deux clasicos perdus face au FC Barcelone et une humiliation européenne contre l'Ajax Amsterdam en huitièmes de C1 (2-1, 1-4).
Lundi à la mi-journée, des médias aussi crédibles que la radio Cadena Ser, le quotidien sportif Marca ou le quotidien généraliste El Pais donnaient pour acquis le retour de Zidane sur le banc merengue.
"Le club a décidé de destituer dans les prochaines heures Solari, après la réunion du comité directeur prévu à 18h00 (17h00 GMT) et son successeur sera le technicien français", a rapporté Marca sur son site internet.
- Improbable coup de théâtre -
Ce retour de Zidane, s'il se confirme, est un improbable coup de théâtre dans une saison très tumultueuse au Real: après avoir quitté son poste parce qu'il estimait ne plus pouvoir tirer le meilleur d'un effectif vieillissant et repu de trophées, "Zizou" a l'opportunité de revenir en héros.
On peut imaginer que l'ancien capitaine de l'équipe de France, qui avait opéré un come-back similaire sous le maillot des Bleus en 2005 après avoir annoncé sa retraite internationale, a obtenu des garanties, notamment pour le mercato.
La presse rapporte que l'une des raisons de sa démission en mai dernier était liée à sa volonté de bouleverser l'effectif pour continuer à gagner, notamment en laissant partir certaines stars comme Gareth Bale, et en faisant venir des joueurs comme Eden Hazard de Chelsea.
Pérez n'avait pas pu le convaincre de rester et son absence s'est lourdement ressentie.
Après avoir remporté neuf trophées avec le Français, le Real a laissé partir son meilleur buteur historique Cristiano Ronaldo l'été dernier et sombré avec son nouveau technicien Julen Lopetegui, limogé fin octobre au lendemain d'une déroute 5-1 dans le clasico à Barcelone.
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D'abord intérimaire, Solari a été conforté en novembre dans ses fonctions, prolongeant jusqu'en 2021 et remportant le Mondial des clubs. Mais entre ses conflits avec les joueurs (Bale, Isco, Marcelo) et sa semaine noire, l'ancien entraîneur de la réserve (comme Zidane) n'a pas été à la hauteur.
Ce qui a ouvert la voie à un possible retour de "ZZ", qui vit toujours à Madrid. Trois de ses quatre fils jouent d'ailleurs encore au Real, Luca Zidane (20 ans) étant le troisième gardien de l'équipe première.
Après la 27e journée ce week-end et à 11 matches de la fin de la Liga, le Real (3e, 51 pts) est confronté à un incroyable défi, à la hauteur des prouesses de l'entraîneur Zidane: tenter de refaire son retard de 12 points sur le leader Barcelone (1er, 63 pts) pour sauver sa saison.
En 2016, alors que "Zizou" avait été nommé en cours de saison, son Real affichait un retard de douze points sur le leader Barcelone après 27 journées. Mais il avait progressivement grignoté son retard pour échouer à une petite longueur du Barça. On appelle cela un "come-back" retentissant.