Zika : des anticorps humains efficaces chez la souris gestante

Severina Raimunda porte dans ses bars sa petite-fille, à gauche, née avec une microcéphalie et son frère jumeau, à Recife au Brésil, 3 février 2016.

Un nouveau traitement avec anticorps d'origine humaine pourrait prévenir les dommages chez les foetus de souris gestantes, infectées par le virus Zika, d'après une étude publiée lundi dans la revue scientifique Nature.

Toutefois, avant d'envisager une application humaine de cette découverte, des études sur l'effet protecteur de ces anticorps qui neutralisent le virus doivent être faites chez des singes, qui sont, contrairement aux souris, naturellement sensibles au virus Zika et ont une grossesse semblable à celle des humains, reconnaissent les auteurs.

Selon les résultats de l'étude, ce traitement à base d'anticorps humains peut prévenir ou contrôler l'infection par le virus Zika pendant la gestation chez des souris.

L'infection par le virus Zika est à l'origine de problèmes neurologiques, dont le syndrome de Guillain-Barré chez les adultes, mais aussi de malformations congénitales comme la microcéphalie observée chez les foetus et les bébés nés de mères infectées.

James Crowe du Centre médical de l'Université Vanderbilt (Nashville, Tennessee, Etats-Unis) et ses collègues ont isolé des anticorps humains des globules blancs de personnes qui avaient été infectées par le virus Zika.

Ils ont retenu notamment l'un de ces anticorps purifiés dits "monoclonaux" qui semblait particulièrement puissant dans les tests préliminaires et l'ont testé sur des souris gestantes.

Les rongeurs ont reçu le traitement avant ou après l'infection virale. Dans les deux cas, la charge virale (concentration en virus) était réduite chez la mère et sa progéniture, et les foetus étaient plus gros.

"Presque tous les foetus étaient protégés contre l'infection et la maladie", a indiqué à l'AFP Michael Diamond (École de médecine de l'Université de Washington, St Louis, Missouri) co-auteur de l'étude.

Les résultats indiquent que le traitement pourrait être utile à la fois comme mesure préventive et aussi après l'infection virale.

La preuve qu'une thérapie antivirale peut prévenir ou contrôler l'infection par le virus Zika pendant la gestation chez la souris souligne la possibilité d'interventions significatives pendant cette période, selon les auteurs.

Leur travail est par ailleurs susceptible d'aider la recherche sur le vaccin, ajoute la revue Nature.

Selon le Dr Derek Gatherer de l' Université de Lancaster, qui n'a pas participé à cette recherche, le fait que ces anticorps anti-Zika protègent contre toutes les souches de Zika, qu'elles soient africaines, asiatiques ou américaines est "une bonne nouvelle".

Mais, ajoute-t-il, il faudra "un certain temps" avant de pouvoir essayer ce traitement sur les humains, et en particulier que les expériences chez des singes confirment ces premiers résultats.

Avec AFP