Zimbabwe : cinq militants de la société civile inculpés de tentative de coup d'Etat

Jenny Williams, leader des femmes du Zimbabwe, le 19 juillet 2018, lors d'une marche pour la paix organisée par le projet de convergence sur la paix des églises, en prévision des élections au Zimbabwe à Bulawayo, au Zimbabwe. (Photo de ZINYANGE AUNTONY / A

Cinq militants de la société civile zimbabwéenne arrêtés en début de semaine ont été inculpés de tentative de coup d'Etat contre le régime du président Emmerson Mnangagwa, ont annoncé mercredi leurs avocats.

Les cinq accusés ont été interpellés lundi et mardi de retour dans leur pays à l'aéroport de la capitale Harare.

Selon l'Association des avocats zimbabwéens des droits de l'homme (ZLHR) qui les défend, la police leur reproche d'avoir participé aux îles Maldives à une réunion organisée par une mystérieuse ONG serbe "avec l'intention de renverser un gouvernement constitutionnellement élu".

Lire aussi : Zimbabwe : arrestation de quatre militants des droits de l'Homme

Ces cinq militants y ont été entraînés à fomenter des troubles contre le pouvoir et à mener des "actes de désobéissance civile", a affirmé la police citée par leurs défenseurs.

Leur arrestation est intervenue quelques jours après la publication d'un article dans le journal d'Etat The Herald affirmant qu'"un groupe d'organisations louches en lien avec le MDC (Mouvement pour le changement démocratique, opposition) se préparaient à causer des troubles civils le mois prochain".

Plusieurs organisations citées par le quotidien ont démenti.

"La police, le gouvernement et les médias d'Etat conspirent en vue de criminaliser le travail des défenseurs des droits de l'homme, avec des allégations infondées visant des dirigeants de la société civile", a dénoncé l'une de ces organisations, la Coalition de la crise au Zimbabwe.

Le Zimbabwe est dirigé depuis fin 2017 par Emmerson Mnangagwa. Il a succédé à Robert Mugabe, qui a dirigé d'une main de fer le pays pendant trente-sept ans.

Le régime Mnangagwa a violemment réprimé en janvier des manifestations contre une forte hausse des prix du carburant. Au moins 17 personnes ont été tuées. Les autorités avaient accusé le MDC et des ONG d'avoir organisé ces manifestations.