Harare veut plus de Noirs dans les entreprises étrangères

Robert Mugabe et la première dame devant le gateau pour ses 92 ans

Le Zimbabwe leur donne jusqu'au 1er avril pour céder la majorité de leurs parts à des investisseurs locaux sinon, mettre la clé sous la porte.

Pour le ministre zimbabwéen de la Justice et de l'indigénisation Patrick Zhuwao « la loi est la loi, elle doit être respectée. » Il a fait cette décalration mercredi au lendemain de l'adoption à l'unanimité par le gouvernement d'une résolution stipulant qu'à compter du 1er avril 2016, les ministères concernés doivent ordonner aux autorités chargées de délivrer les licences d'annuler celles des entreprises qui ne respectent pas" la loi,.

Des entreprises "continuent d'ignorer les lois d'indigénisation", a ajouté le ministre pour justifier sa décision. Il a estimé que "le refus de respecter les lois de notre pays doit avoir des conséquences immédiates et suffisamment fortes" pour amener les entreprises à s'y conformer.

La plupart des multinationales concernées travaillent dans le secteur minier, les banques et le commerce. Tous ces milieux d'affaires et investisseurs étrangers sont devenus frileux, mais Harare persiste et signe.

"Noircir" le capital ou fermer

Ces lois d’indigénisation ont été votées en 2007 et promulguées en 2008 par le président Robert Mugabé. Elles exigent que la majorité des parts des entreprises - 51% - soient détenues par des Zimbabwéens noirs. Hier mardi, le gouvernement a donc sonné le rappel.

Le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), s'est montré très critique sur cette date butoir fixée par le gouvernement. "Ce que nous voulons c'est réanimer l'économie qui de fait est morte. Le secteur formel a été décimé", a déclaré le porte-parole du MDC, Obert Gutu. Il a ajoutée que "le pays fait face à une sécheresse et un ministre menace les seules entreprises qui opèrent dans le pays"

C'est la deuxième fois que le Zimbabwe fixe une date butoir pour l'application des lois d'indigénisation. La première, en janvier 2014, avait été peu suivie d'effets. Le FMI a déjà exhorté le Zimbabwe à réviser sa politique car son économie est dans une crise profonde depuis une décennie. C’était après une réforme agraire qui avait expulsé des milliers de fermiers blancs de leurs terres au profit d’anciens combattants noirs.

Avec AFP