Jacob Ngarivhume, qui dirige la petite formation Transformer le Zimbabwe, avait été interpellé lundi à Harare.
Il est poursuivi pour incitation à la violence après avoir appelé à manifester le 31 juillet contre la corruption au sein de l'Etat et la détérioration de la situation économique dans le pays.
Il a été arrêté le même jour que le journaliste Hopewell Chin'ono, poursuivi également pour incitation à la violence.
Lire aussi : Un journaliste et un opposant inculpés pour incitation à la violence au ZimbabweCe dernier a révélé récemment des scandales de corruption dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 au Zimbabwe qui ont conduit au limogeage, début juillet, du ministre de la Santé Obadiah Moyo.
Le ministère public reproche également à Hopewell Chin'ono d'avoir incité les Zimbabwéens à participer aux manifestations prévues le 31 juillet.
Jeudi, le juge Trynos Utahwashe du tribunal d'Harare, a suivi les recommandations du parquet qui s'opposait à la libération conditionnelle de Jacob Ngarivhume.
"A la lecture des allégations, il est évident qu'il n'encourageait pas le public à manifester de façon pacifique", a estimé le magistrat pour justifier sa décision. "Le droit de manifester n'est pas un droit absolu", a-t-il insisté.
S'il était libéré, il est probable qu'il "perturbe la paix", a-t-il encore ajouté.
Jacob Ngarivhume a été maintenu en détention provisoire jusqu'à sa prochaine comparution fixée au 6 août. Son avocat, Moses Nkomo, a annoncé son intention de faire appel.
La justice ne s'est en revanche pas encore prononcée sur la demande de libération conditionnelle de Hopewell Chin'ono. L'audience consacrée au journaliste doit reprendre vendredi.
Le maire de la capitale Harare, Herbert Gomba, membre du principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), arrêté cette semaine pour abus de pouvoir, a comparu également jeudi devant la justice.
Le tribunal doit se prononcer vendredi sur sa demande de libération conditionnelle.
Selon un haut responsable du MDC, Jacob Mafume, cette arrestation illustre "l'injustice permanente faite à l'opposition".
Le Zimbabwe, embourbé dans une crise économique sans fin depuis le début des années 2000, est dirigé depuis 2017 par Emmerson Mnangagwa, arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup de force de l'armée contre le président Robert Mugabe.