Zimbabwe : Mugabe critique les divisions au sein de son parti

Robert Mugabe arrive à Paris pour le sommet COP21, 30 novembre 2015

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a blâmé vendredi les factions qui s'opposent au sein de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, afin de calmer les divisions qui ont récemment secoué la formation politique en vue de lui succéder.

"Aucun de nous n'est un meilleur camarade qu'un autre", a affirmé Robert Mugabe au cours d'un discours d'une heure et demie, devant des milliers de personnes réunies pour le congrès annuel de la Zanu-PF, aux Chutes Victoria (ouest).

Parmi les prétendants à la succession de Mugabe âgé de 91 ans, trois noms reviennent souvent: sa propre épouse Grace Mugabe, de 41 ans sa cadette et ses deux vice-présidents Phelekezela Mphoko et Emmerson Mnangagwa.

"Nous ne voulons entendre personne dire +ceux-ci sont derrière Mphoko, ceux-là sont derrière Mnangagwa+. Si tous ces gens appartiennent à des factions alors qui est derrière moi?", a lancé M. Mugabe

"Votre ambition ne doit pas diviser le peuple, le peuple n'appartient pas à des factions. Il appartient à la Zanu-PF", a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat zimbabwéen qui arborait une chemise jaune à fleurs décorée des symboles du parti et de son propre est apparu aux côtés de son épouse Grace, vêtue d'une robe aux motifs similaires.

"Nous en sommes arrivés à un point où des militaires, des policiers et des agents du renseignement rejoignent des factions. Arrêtons ça! Nous ne pouvons gagner si nous continuons de nous quereller", a estimé M. Mugabe.

Surnommé le "Crocodile", Emmerson Mnangagwa est un dur du régime et fait partie des favoris pour succéder à M. Mugabe.

Joice Mujuru, ex-vice présidente tombée en disgrâce l'an dernier, fait également partie des candidats potentiels, mais c'est une autre femme, Grace Mugabe, qui est au centre de toutes les rumeurs.

Cette dernière a été nommée l'an dernier à la tête de la ligue des femmes de la Zanu-PF, à l'issue d'une campagne fatale à Joice Mujuru qu'elle accusait de corruption, de créer la division au sein du parti, et de pratiquer la sorcellerie.

Récemment, Grace Mugabe a indiqué qu'elle n'avait pas d'autre ambition que celle d'être la première dame, assurant qu'elle "mettrait M. Mugabe dans un fauteuil roulant" pour qu'il se présente aux prochaines élections en 2018, s'il le fallait.

Le président zimbabwéen n'a pour le moment jamais fait part de son choix pour lui succéder mais a de toutes façons d'ores et déjà été désigné candidat de son parti pour la présidentielle de 2018.

Le Zimbabwe traverse une grave crise économique depuis le début des années 2000, à la suite de la réforme agraire du président Mugabe qui a brisé un secteur-clé de l'économie du pays.

Avec AFP