Nouvelle taxe sur les produits alimentaires au Zimbabwe

Le président du Zimbabwe Robert Mugabe donne un discours dans la capitale du pays, Harare, le 9 septembre 2016.

Le gouvernement zimbabwéen a mis en place une nouvelle taxe de 15% sur les produits alimentaires de base dans l'espoir de renflouer ses caisses désespérément vides en raison de la grave crise financière qui frappe le pays.

Selon une note du ministère des Finances, cette nouvelle taxe sur la valeur ajoutée (TVA) vise notamment les pommes de terre, le riz, la margarine et la viande.

Dirigé d'une main de fer depuis 1980 par Robert Mugabe, le Zimbabwe traverse une grave crise depuis une quinzaine d'années.

Asphyxiée par le manque de liquidités, son économie tourne au ralenti et 90% de sa population active n'a pas d'emploi formel.

Les Zimbabwéens sont contraints de patienter de longues heures devant les guichets des banques pour en retirer de l'argent liquide et l'Etat lui-même éprouve de plus en plus de difficultés à payer ses fonctionnaires à temps.

L'opposition a dénoncé mercredi le nouvel impôt du régime, qualifié de mesure "anti-peuple".

"Les pauvres vont avoir encore plus de mal à acheter de la viande. Les prix des marchandises de base vont forcément grimper", a déploré auprès de l'AFP un porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Obert Gutu.

"Le régime semble éprouver un plaisir morbide à voir le peuple souffrir", a ajouté M. Gutu.

Pour tenter de desserrer l'étau financier et ralentir la fuite des dollars américains vers l'étranger, le gouvernement a lancé en novembre une nouvelle monnaie qui ne dit pas son nom, les "billets d'obligation" indexés sur le billet vert.

Mais cette mesure n'a pas produit d'effets spectaculaires et ravivé dans la population les craintes de l'hyperinflation qui a sévi dans le pays pendant les années 2000.

Accusé par ses détracteurs d'avoir coulé l'économie du pays, le président Mugabe, qui fête ce 21 février ses 93 ans, a été investi par son parti pour briguer un nouveau mandat en 2018.

Avec AFP