Quelque 4,7 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour le second tour de la présidentielle dans ce petit pays ouest-africain, premier État d'Afrique francophone à avoir entamé une transition démocratique au début des années 1990.
L'ensemble des 7.908 bureaux de vote devaient ouvrir à 07H00 (06H00 GMT) et fermer à 16H00 (15H00 GMT). Les premiers résultats sont attendus dans les trois jours après le scrutin.
Trente-trois candidats, un record, se sont présentés lors du premier tour de cette élection, qui s'est déroulée dans le calme le 6 mars. Le banquier d'affaires franco-béninois Lionel Zinsou est arrivé en tête, suivi de très près par le "roi du coton" Patrice Talon (27,11% contre 23,52%).
Outre le chômage, notamment des jeunes, la corruption, la santé et l'éducation sont les principaux défis que devra relever le successeur du président Boni Yayi.
Peu diversifiée, l'économie de ce pays de 10,6 millions d'habitants s'appuie essentiellement sur l'agriculture et le commerce de transit et de réexportation vers son grand voisin et principal partenaire, le Nigeria.
M. Zinsou, 61 ans, est le candidat des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE, au pouvoir), et a été adoubé par deux grands partis d'opposition, rassemblant derrière lui une grande majorité de députés de l'Assemblée Nationale.
Ce soutien ne s'est pourtant pas traduit par un large succès au premier tour, où il a devancé son principal rival d'à peine 100.000 voix.
Pour le second tour, M. Talon, un "self-made man" de 57 ans devenu un des plus influents entrepreneurs du pays, bénéficie quant à lui du précieux soutien de 24 candidats au premier tour, dont Sébastien Ajavon, l'autre homme d'affaires candidat, qui a fait fortune dans l'agro-alimentaire et s'est imposé comme le troisième homme du premier tour en obtenant 22% des voix.
- 'La rupture' en Porsche -
M. Zinsou, ancienne plume du Premier ministre socialiste français Laurent Fabius dans les années 1980, a quitté son poste à la tête de PAI Partners, un des plus gros fonds d'investissement européens, pour devenir Premier ministre du Bénin en juin 2015.
Il dit vouloir mettre à profit sa brillante carrière internationale et son gigantesque carnet d'adresses pour développer le Bénin. Mais ses détracteurs, qui le traitent de "yovo", "le Blanc", lui reprochent d'être "parachuté" par Paris, l'ancien colonisateur, pour raviver les réseaux de la "Françafrique".
M. Talon, qui s'est rendu aux urnes le 6 mars au volant de son coupé Porsche, tient à son image d'homme d'affaires prospère et dit incarner "la rupture".
Entrepreneur incontournable au Bénin, contrôlant le secteur clé du coton et la gestion du port de Cotonou, Patrice Talon a financé les deux campagnes de M. Boni Yayi avant de devenir son ennemi public numéro un.
Vendredi, dernier jour de campagne, des caravanes aux couleurs des deux candidats ont arpenté les rues de Cotonou, la capitale économique, où les kiosques à journaux étaient le lieu de débats animés entre partisans des deux camps.
"Notre pays est indépendant et ne sera jamais recolonisé par quiconque", a tenu à rappeler M. Zinsou lors d'une ultime conférence de presse, vendredi soir. "Nous allons combattre la misère et l'éradiquer, c'est ça l'enjeu des cinq prochaines années".
Avec AFP