Washington épingle une banque des Émirats pour avoir violé les sanctions contre le Soudan en 2005-2009

Une plaque signalant "Wall Street", le quartier financier de New York.

L'une des principales banques des Émirats arabes unis, Mashreqbank, va payer 100 millions de dollars de pénalités aux États-Unis, pour avoir réalisé plus de 4 milliards de dollars de virements en provenance du Soudan, à l'encontre de sanctions prises par Washington.

Mashreqbank (Mashreq) "a accepté de payer 100 millions de dollars de pénalités", a indiqué mardi le régulateur des services financiers de New York, le DFS, dans un communiqué.

Cette amende s'inscrit dans le cadre d'une action commune, menée avec le département américain au Trésor et la banque centrale américaine (Fed).

L'enquête "a révélé que Mashreqbank avait demandé à ses employés d'éviter de remplir certains champs dans les messages de paiement envoyés entre les banques afin de dissimuler l'élément soudanais interdit de ces transactions", a détaillé le DFS.

Ainsi, les transactions n'ont pas été gelées, comme cela aurait dû être le cas, conduisant "Mashreqbank à traiter des paiements interdits totalisant plus de 4 milliards de dollars entre 2005 et 2009".

Les sanctions prises par Washington en 1997 exigeaient que les institutions financières opérant aux États-Unis s'abstiennent de traiter avec le Soudan.

Or, selon le Trésor américain, "la succursale londonienne de Mashreq a réalisé 1.760 paiements sortants par l'intermédiaire d'institutions financières aux États-Unis".

Mashreq London a ainsi effectué des virements en dollars, depuis des banques soudanaises hors des États-Unis, et via des institutions financières américaines qui n'étaient pas en mesure d'identifier l'origine des fonds, et donc d'interdire ces opérations, conformément aux sanctions en cours.

La Fed a de son côté enjoint Mashreqbank à cesser ses actions illégales et à respecter les sanctions prises par Washington.

L'institution a relevé "des politiques et procédures insuffisantes pour garantir que les activités menées dans ses bureaux en dehors des États-Unis sont conformes aux lois américaines sur les sanctions", dans un communiqué.

Une amende de 40 millions de dollars avait déjà été infligée à cette banque en 2018 par le DFS, pour vigilance insuffisante face aux lois américaines sur le blanchiment d'argent.