Pour TikTok, l’heure est désormais à une lutte pour la survie aux États-Unis. Le réseau social de partage de vidéos dispose en effet de moins de 270 jours désormais pour satisfaire aux exigences d’une nouvelle loi américaine.
Promulguée mercredi 24 avril 2024 par le président Joe Biden après son adoption la veille au Congrès, celle-ci vise à contraindre, pour des raisons de « sécurité nationale », ByteDance, le propriétaire du réseau social, à le céder ou à le retirer du marché américain dans un délai de neuf mois.
Alors que ses partisans se réjouissent d’une mesure destinée à préserver les intérêts américains face au rival chinois, l’entrée en vigueur de la nouvelle législation se retrouve face à de nombreux écueils.
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Contestations judiciaires
"Rassurez-vous, nous n'allons nulle part !", a réagi le directeur général de TikTok, Shou Chew, annonçant l’intention de la plateforme de contester le texte de loi devant les tribunaux, qui viole selon lui, la liberté d’expression de plusieurs millions d’Américains.
Le réseau social qui pourrait compter sur le soutien de plusieurs groupes de défense des droits et libertés individuelles, dispose d’un précédent favorable à cet effet. La tentative de Donald Trump de le démanteler ayant échoué en 2020 après l’intervention de la justice fédérale.
Mieux, Washington n’a jamais fourni la moindre preuve tangible pour étayer ses accusations d'espionnage ou de propagande chinoise contre TikTok, selon plusieurs spécialistes. De quoi augurer de potentielles longues et âpres batailles devant les tribunaux.
Défis pratiques
Même en cas de victoire de l’administration américaine, la cession du réseau social s’avère complexe dans la pratique. D’autant que la maison-mère a annoncé sa farouche opposition à une telle éventualité.
« Le propriétaire de TikTok préférerait fermer son application plutôt que de la vendre si l'entreprise chinoise épuise toutes les options juridiques », indiquent des sources proches de l’entreprise à Reuters.
À cela s’ajoutent les défis que représenterait une telle opération en termes financiers et de politique anti-monopôle aux États-Unis. Par ailleurs, qu’en sera-t-il de la situation dans l’hypothèse d’un retour de Donald Trump, désormais opposé à une interdiction de TikTok, à la Maison Blanche ? Bref, cette nouvelle loi entend mettre la pression sur TikTok. Force est de constater que l’initiative soulève plus de questions qu’elle n’y répond.