Coronavirus
Covid et désinformation: ruée sur le sang et le lait maternel des non vaccinés

Un couple anti-vaccin refusant une transfusion pour une opération vitale par crainte d'une contamination, une organisation mettant en contact des donneurs non-vaccinés: la désinformation sur le Covid-19 a donné naissance à un mouvement dit "du sang pur".
Le mouvement diffuse des théories du complot selon lesquelles recevoir des transfusions de personnes vaccinées contre le Covid "contamine" le sang.
Ces théories ne reposent pourtant sur "aucune preuve scientifique", déclare à l'AFP Katrine Wallace, épidémiologiste de l'université de l'Illinois à Chicago. "Si vous donnez le sang d'une personne vaccinée à quelqu'un qui ne l'est pas, la personne recevant la transfusion ne devient pas vaccinée."
Cela n'empêche pas des internautes de se prononcer pour la création de banques du sang dédiées aux personnes n'ayant pas reçu d'injection, une demande aussi reçue par des médecins en Amérique du Nord.
Récemment, un couple néo-zélandais s'est opposé à une opération chirurgicale destinée à sauver la vie de leur bébé, de peur qu'il ne reçoive du sang provenant d'un donneur vacciné. Un tribunal leur a retiré temporairement la garde de l'enfant pour permettre la procédure, mais l'affaire est devenue emblématique pour les militants anti-vaccins.
Ces cas "se répandent comme une traînée de poudre" sur internet, "attirant l'attention sur les théories du complot anti-vaccins", explique Katrine Wallace.
Dans des groupes privés sur les réseaux sociaux, les défenseurs de ce "sang pur" appellent à la violence contre les soignants qui vaccinent – tout en affirmant, à tort, que les personnes immunisées meurent en masse.
Des images publiées sur l'un de ces groupes montrent par exemple une infirmière tenant une seringue au milieu d'un champ parsemé de crânes, a constaté un journaliste de l'AFP l'ayant infiltré.
"Rentable"
Une organisation basée à Zurich (Suisse), Safe Blood Donation, cherche même à mettre en relation donneurs et receveurs non-vaccinés. L'association, fondée par un naturopathe suisse, George Della Pietra, promet sur son site d'obtenir du sang pour ses clients. Elle dit être présente en Europe de l'Ouest, en Amérique du Nord, en Afrique et en Asie.
"Beaucoup de scientifiques et de médecins ont de nombreuses inquiétudes concernant les vaccins anti-Covid, et sont aussi convaincus qu'ils entrent dans le corps par le sang, de façon détournée, pourrait-on dire, et y restent", assure à l'AFP un responsable de Safe Blood Donation, Clinton Ohlers. Une affirmation diamétralement opposée aux connaissances scientifiques.
"Les dons de sang de personnes vaccinées contre le Covid-19 sont sûrs pour les transfusions", rappelle Jessa Merrill, de la Croix-Rouge américaine. Les composants du vaccin "ne se retrouvent pas dans le système sanguin", ajoute-t-elle.
Les membres de Safe Blood Donation doivent payer des frais d'entrée de 50 euros, puis un abonnement annuel de 20 euros, selon son site."Le mouvement du 'sang sûr' est basé à 100% sur la désinformation sur les vaccins", juge l'épidémiologiste Katrine Wallace. "Et en appeler aux peurs des gens est malheureusement rentable."
"Prochain Bitcoin"
La recherche d'une soi-disant "pureté" ne se limite pas au sang. Sur les réseaux sociaux, des publications visent à trouver du lait maternel de personnes non-vaccinées, ou même du sperme – le "prochain Bitcoin", prédisent des complotistes. Il est difficile d'estimer le nombre de personnes cherchant du sang "non-vacciné", mais, selon des experts, en trouver constituerait de toute façon un défi dans les pays où le taux de vaccination est haut.
Aux Etats-Unis, où plus de 80% de la population a reçu au moins une dose, les autorités sanitaires expliquent ne pas demander aux donneurs de voir leur statut vaccinal testé. Les hôpitaux ne peuvent pas communiquer cette information aux patients, s'agissant de don du sang.
- Chérubin Dorcil
Covid: décès records en Chine, nouveau sous-variant aux États-Unis
Alors que la pandémie de Covid-19 entre dans sa 4e année, un nouveau sous-variant de la maladie sévit actuellement aux États-Unis. La Chine fait état d’un pic de contagion après l’abandon de sa politique zéro-COVID.
Hajj 2023: l'Arabie saoudite n'imposera pas de limites sur le nombre de pèlerins admis
Washington va exiger des tests covid à tous les voyageurs provenant de Chine
Les hôpitaux chinois débordés par les cas de Covid-19

Les médecins de la capitale chinoise, Pékin, affirment que les hôpitaux sont débordés; le pays étant aux prises avec une nouvelle vague d'infections au COVID-19. Il est à craindre que des patients ne soient renvoyés en raison du manque de lits et de ressources.
"L'hôpital est juste submergé de fond en comble. Donc, les urgences sont remplies de gens. Beaucoup d'entre eux ont été admis à l'hôpital, ils ne vont pas mieux en un jour ou deux, donc il n'y a pas Et donc les gens continuent de venir aux urgences, mais ils ne peuvent pas monter dans les chambres d'hôpital. Ils sont donc coincés aux urgencies”, a déclaré Howard Bernstein, médecin à l’hôpital Beijing United Family (Famille Unie de Beijing).
Un hôpital de Shanghai a dit la semaine dernière à son personnel de se préparer à une "bataille tragique" contre le COVID-19, car il s'attend à ce que la moitié des 25 millions d'habitants de la ville soient infectés d'ici la fin de la semaine après Noël.
Le système de santé chinois est mis à rude épreuve. Des travailleurs médicaux malades et même à la retraite dans les communautés rurales ont été rappelés pour soutenir les efforts locaux, selon les médias d'État. Nonobstant ces dispositions, la situation risquerait de s’empirer.
"En tant qu'établissement privé, nous ne refusons généralement jamais de patients. Et il est possible que nous en arrivions là [à devoir refuser des patients] parce que nous n'avons plus de lits ou assez de ressources pour traiter le patient", estime Sonia Jutard-Bourreau, médecin généraliste et chef à l’hôpital Raffles de Beijing.
Après des années d'application de mesures sévères pour éradiquer le coronavirus, l'abandon brutal du zéro-COVID par le président Xi Jinping face aux protestations et à une épidémie croissante a laissé la Chine vulnérable. Maintenant, le pays se démène pour éviter un effondrement de son système de santé publique.
"Il n'y avait pas de préparation, comme personne ne le savait. Par exemple, la décision a été prise dimanche et lundi, des gens se présentent aux urgences, disant que je n'ai pas besoin de scanner, je n'ai pas besoin de me faire tester. Et puis ils ont commencé à se présenter malades. Mais il n'y avait pas de stock de medicaments”, avance Howard Bernstein, médecin à l’ hôpital Beijing United Family Famille Unie de Beijing).
La Commission nationale chinoise de la santé (NHC) a confirmé 393.067 cas présentant des symptômes au 22 décembre. Beaucoup craignent d’être contaminés.
"La plupart des personnes avec lesquelles j'ai interagi ont été infectées ou ont été testées positives dans le passé. Selon mon estimation personnelle, (le pic d'infections) semble être arrivé plus tôt que prévu", affirme Yao Haohao, habitant de Shanghai de 41 ans.
Le NHC n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de Reuters sur les préoccupations soulevées par le personnel médical dans cette histoire. La commission a déclaré qu'elle ne publierait plus les données quotidiennes du COVID-19 à partir de dimanche 25 décembre, au milieu de doutes quant à sa fiabilité.
La Chine n'a signalé aucun décès lié au COVID sur le continent pendant les six jours précédant dimanche, a annoncé dimanche le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies. Dans le même temps, les salons funéraires et les crématoriums du pays auraient eu du mal à répondre à la demande.
La société britannique de données sur la santé Airfinity a estimé la semaine dernière que la Chine connaissait plus d'un million d'infections et 5 000 décès par jour.
"Dans les circonstances actuelles, tout le monde risque d'être infecté (par le COVID-19), c'est inévitable. Il vaut mieux ne pas être trop inquiet. Nous ne pouvons pas l'éviter de toute façon, donc tout ce que nous pouvons faire est de prendre soin de notre propre santé. C'est comment je le vois", pense Wang Ti, habitant de Shanghai de 57 ans.
La Chine a restreint sa définition pour classer les décès comme liés au COVID, ne comptant que ceux impliquant une pneumonie ou une insuffisance respiratoire causée par le COVID.
Fonds Covid au Sénégal : un rapport dénonce d'importantes irrégularités

Des "fautes de gestion et des infractions pénales" présumés ont été commises au Sénégal dans la gestion des fonds anti-covid selon une institution de contrôle qui demande l'ouverture d'une information judiciaire contre au moins 10 responsables, dans un rapport consulté mardi par l'AFP.
L’audit de la Cour des comptes du Sénégal porte sur les dépenses faites en 2020 et 2021 sur le "Fonds de riposte contre les effets du Covid-19" d'un montant de plus de 740 milliards de FCFA (plus de 1,1 milliard d'euros), financé par des bailleurs et l'Etat, selon ce rapport publié sur le site de l'institution de contrôle rattachée à la présidence de la République.
"Le montant total des dépenses (faites par différents ministères et) sans lien avec la covid-19 s’élève à 19.727.096.727 FCFA" (environ 30 millions d'euros), soulève le document.
La Cour des comptes dit avoir par exemple relevé une "surfacturation" de plus de 2,7 milliards FCFA (4 millions d'euros) sur le prix du riz acheté et distribué aux populations les plus démunis dans un contexte de confinement, et plusieurs défauts de "pièces justificatives" de dépenses.
Elle a aussi constaté "un paiement en espèces aux fournisseurs pour un montant de 2,5 milliards FCFA" (3,8 millions d'euros) alors que les textes imposent un règlement des dépenses de l'Etat par chèque ou virement bancaire ou postal.
"L'analyse des aides et secours" à des familles fait ressortir que "des personnes, ayant les mêmes prénoms et noms de famille avec des numéros de carte d’identité identiques et parfois les mêmes adresses, ont bénéficié plusieurs fois de l’aide avec des montants différents".
La Cour des comptes demande au ministère sénégalais de la Justice l'ouverture d'une information judiciaire contre au moins dix personnes dont des responsables dans des ministères impliqués dans la gestion du fond anti-covid, dans son rapport.
L'objectif de ce fonds, mis en place par le président Macky Sall, était de renforcer le système de santé défaillant dans ce pays, soutenir les ménages, la diaspora et les entreprises privées et maintenir un approvisionnement correct du pays en produits médicaux, pharmaceutiques et denrées de base.
De nombreux responsables d'Afrique subsahariennes sont soupçonnés de détournements ou de mauvaises gestions des fonds consacrés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, notamment au Cameroun, en Guinée ou en Afrique du Sud.
Chine: présence policière soutenue dans les rues après des manifestations

Le Parti communiste chinois a "sous-estimé la colère de la population", souligne un analyste.
Dans les rues, une présence policière soutenue. En ligne, la censure: les autorités chinoises tentaient lundi de freiner le mouvement de colère d'une ampleur historique observée ce week-end contre les restrictions sanitaires et pour plus de libertés.
Dimanche, une foule de manifestants, répondant à des appels sur les réseaux sociaux, est descendue dans la rue notamment à Pékin, Shanghai et Wuhan, prenant les forces de l'ordre au dépourvu.
Parmi les slogans scandés à l'unisson: "Pas de tests Covid, on a faim!", "Xi Jinping, démissionne ! PCC (Parti communiste chinois, ndlr), retire-toi !" ou "Non aux confinements, nous voulons la liberté".
Par son étendue sur le territoire, la mobilisation semble la plus importante depuis les émeutes pro-démocratie de 1989.
Elle est le point d'orgue d'une grogne populaire qui n'a cessé de monter ces derniers mois en Chine, l'un des seuls pays au monde à appliquer encore une stricte politique "zéro Covid", avec confinements à répétition et tests PCR quasi-quotidiens de la population.
L'incendie mortel survenu à Urumqi, capitale de la province du Xinjiang (nord-ouest), a catalysé la colère de nombre de Chinois, certains accusant les restrictions sanitaires d'avoir bloqué le travail des secours.
Mais les manifestations de ce week-end ont fait également émerger des demandes pour plus de libertés politiques, voire pour le départ du président Xi Jinping, tout juste reconduit pour un troisième mandat inédit à la tête du pays.
Présence policière
Lundi matin, une présence policière était visible à Pékin et à Shanghai, près des lieux de rassemblements de la veille, ont constaté des journalistes de l'AFP.
A Shanghai, deux personnes ont été arrêtées près de la rue Urumqi, à l'endroit même où avait eu lieu une manifestation dimanche.
L'une des deux personnes n'avait "pas obéi à nos dispositions", a expliqué un policier à l'AFP.
Les agents écartaient également d'autres personnes présentes sur place et leur ordonnaient d'effacer des images de leurs téléphones, selon un journaliste de l'AFP.
La police de Shanghai, interrogée à plusieurs reprises, n'avait toujours pas répondu lundi sur le nombre de détentions durant le week-end.
Une des rues occupées par la foule durant la nuit était désormais entourée de palissades bleues le long des trottoirs pour empêcher tout nouveau rassemblement.
Dimanche, des heurts avaient opposé forces de l'ordre et manifestants, certains portant des fleurs ou des feuilles blanches comme symboles de la censure. Plusieurs d'entre eux ont été arrêtés.
Près de la rivière Liangma à Pékin, où plus de 400 jeunes Chinois s'étaient réunis dimanche soir pendant plusieurs heures aux cris notamment de "Nous sommes tous des habitants du Xinjiang!", des voitures de police étaient garées et des agents patrouillaient le long du canal.
"Cette manifestation, c'était une bonne chose", confie à l'AFP une femme d'une vingtaine d'années faisant son jogging dans le quartier, disant l'avoir suivie via les réseaux sociaux.
"Cela a envoyé le signal que les gens en ont marre de ces restrictions excessives", ajoute la jeune femme, sous couvert de l'anonymat.
"Je crois que le gouvernement a compris le message et qu'ils vont alléger leur politique, pour pouvoir s'en sortir", estime-t-elle.
"La censure n'a pas pu suivre le rythme", selon elle, quand les manifestations ont éclaté en divers endroits du territoire.
Mais la censure s'est depuis rattrapée: sur les réseaux sociaux chinois, toute information concernant ces manifestations semblait avoir été effacée lundi.
Sur la plateforme Weibo, sorte de Twitter chinois, les recherches "Rivière Liangma" et "rue Urumqi" ne donnaient aucun résultat lié à la mobilisation.
"Point d'ébullition"
Le contrôle strict des autorités chinoises sur l'information et les restrictions sanitaires sur les voyages à l'intérieur du pays compliquent la vérification du nombre total de manifestants durant le week-end.
Mais un soulèvement aussi étendu est rarissime en Chine, compte tenu de la répression contre toute forme d'opposition au gouvernement.
Des manifestations ont également eu lieu à Canton, Chengdu et Hong Kong, mais aussi à Wuhan, ville du centre du pays où avait été détecté le premier cas au monde de Covid-19 il y a bientôt trois ans.
Le Quotidien du peuple a publié lundi un texte mettant en garde contre la "paralysie" et la "lassitude" face à la politique "zéro Covid", sans toutefois appeler à y mettre fin.
"Les gens ont maintenant atteint un point d'ébullition car il n'y a pas de direction claire sur la voie à suivre pour mettre fin à la politique du zéro Covid", explique à l'AFP Alfred Wu Muluan, expert en politique chinoise à l'Université nationale de Singapour.
"Le parti a sous-estimé la colère de la population", ajoute-t-il.
Les manifestations ont inquiété les investisseurs. Et les Bourses asiatiques ont ouvert en nette baisse lundi.
"Xi Jinping, démission !": manifestations en Chine contre le "zéro Covid"

"Il y a eu quelques échauffourées mineures mais dans l'ensemble, le maintien de l'ordre a été civilisé", rapporte un témoin.
Des protestations contre les confinements à outrance ont éclaté dimanche à Shanghai, dans des universités de Pékin et dans d'autres villes de Chine où la colère monte contre la draconienne politique de "zéro Covid" pratiquée par les autorités du pays depuis près de trois ans.
Selon un témoin oculaire, des centaines de personnes ont manifesté en silence dimanche après-midi dans le centre de Shanghai, brandissant des fleurs blanches et des feuilles de papier blanc - devenues un symbole de protestation contre la censure - à plusieurs intersections, avant d'être dispersées par la police.
Une autre protestation avait déjà eu lieu la nuit précédente non loin de là. Une vidéo largement diffusée sur internet et que l'AFP a géolocalisée montre des personnes crier "Xi Jinping, démission !" et s'en prendre aussi au Parti communiste chinois, une très rare démonstration d'hostilité envers le président et le régime dans la capitale économique du pays, soumise au début de l'année à un épuisant confinement de deux mois.
La première protestation s'est déroulée dimanche à l'aube dans la rue Wulumuqi - le nom en mandarin de la ville d'Urumqi dans le Xinjiang (ouest) où dix personnes ont péri dans un incendie jeudi. De nombreux posts circulant sur les réseaux sociaux en Chine accusent les mesures anti-Covid d'avoir aggravé ce drame, de nombreuses voitures garées pour cause de confinement dans l'étroite ruelle menant à l'immeuble en flammes ayant entravé l'arrivée des secours.
Fleurs sur le trottoir
Une personne ayant participé à la première manifestation à Shanghai dimanche a dit à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, être arrivée vers deux heures du matin. "Un groupe de personnes en deuil déposait des fleurs sur le trottoir, un autre groupe scandait des slogans", a raconté ce témoin.
"Il y a eu quelques échauffourées mineures mais dans l'ensemble, le maintien de l'ordre a été civilisé", a-t-il poursuivi. "C'est fou de savoir que dans ces circonstances, il y a encore tant de gens courageux qui se font remarquer", s'est-il exclamé.
Plusieurs témoins ont rapporté qu'au moins deux personnes ont été emmenées par les forces de l'ordre.
Entre 200 et 300 étudiants de la prestigieuse Université Tsinghua à Pékin ont également manifesté dimanche sur leur campus, selon un témoin oculaire interrogé par l'AFP et des images publiées sur les réseaux sociaux.
Le témoin a rapporté que vers 11H30 (03H30 GMT), une étudiante a commencé par brandir une feuille de papier blanc et a été rejointe par d'autres femmes.
"On a chanté l'hymne national et l'Internationale, et scandé: +la liberté triomphera+, +pas de tests PCR, on veut de la nourriture+, +non aux confinements, nous voulons la liberté+", a encore dit ce témoin.
"Pas une vie normale !"
Sur internet, des vidéos montraient une foule devant la cantine de l'université, réunie autour d'un orateur qui criait: "Ce n'est pas une vie normale, nous en avons assez. Nos vies n'étaient pas comme ça avant!"
Une autre vidéo apparemment prise au même endroit montrait des étudiants criant: "démocratie et Etat de droit, liberté d'expression", mais elle a été rapidement retirée d'internet.
Une veillée à la mémoire des victimes de l'incendie d'Urumqi a aussi eu lieu à l'Université de Pékin, voisine de l'Université Tsinghua. Selon un étudiant y ayant participé, les protestataires ont commencé à se rassembler samedi soir vers minuit sur le campus, et la foule a atteint entre 100 et 200 personnes.
"J'ai entendu des gens crier: 'non aux tests Covid, oui à la liberté' ", a-t-il raconté, en montrant à l'AFP des photos et vidéos corroborant ses dires.
Des vidéos sur les réseaux sociaux ont par ailleurs montré une importante veillée à l'Institut des communications de Nankin (est), ainsi que de petits rassemblements à Xian, Wuhan (centre) et Canton (sud), mais l'authenticité de ces images n'a pas pu être vérifiée par l'AFP.
Les hashtags relatifs aux protestations étaient censurés sur la plateforme Weibo, et les vidéos sensibles étaient effacées des sites de partage Duoyin et Kuaishou.
Des protestations sporadiques et parfois violentes ont déjà eu lieu à travers le pays ces derniers jours, notamment dans la plus grande usine d'iPhone du monde située à Zhengzhou (centre), ainsi qu'à Urumqi après l'incendie.
Malgré plusieurs vaccins à disposition, et à rebours du reste du monde, la Chine continue d'imposer des confinements massifs dès l'apparition du moindre cas, à placer en quarantaine dans des centres les personnes testées positives, et à exiger des tests PCR quasi-quotidiens pour l'accès aux lieux publics.
La lassitude est grande après presque trois ans de restrictions drastiques. Et un certain nombre de cas très médiatisés dans lesquels les services d'urgence auraient été ralentis par les restrictions sanitaires, avec des conséquences fatales, ont attisé le mécontentement de la population.
La Chine a recensé dimanche 39.506 cas de Covid, un record quotidien qui reste très faible par rapport aux chiffres enregistrés ailleurs dans le monde au plus fort de la pandémie.
Trois officiels maliens inculpés pour mauvaise gestion d'un fonds anti Covid

Trois responsables de la Chambre de commerce du Mali ont été inculpés et écroués mercredi à Bamako pour "atteinte aux biens publics", en lien avec la gestion d'un fonds anti-covid d'environ 15 millions d'euros, ont indiqué des sources judiciaires à l'AFP.
Les trois personnes placées en détention sont Youssouf Bathily, président de la Chambre de commerce et d'industrie du Mali (Ccim), le secrétaire général de cette institution Cheick Oumar Camara et le comptable, Lamine Sacko, a affirmé à l'AFP une source au tribunal de la commune 3 de Bamako.
L'information a été confirmée à l'AFP par une source au parquet de cette juridiction. Les trois responsables écroués sont soupçonnés de mauvaise gestion d'un fonds de plus de 10 milliards de FCFA, soit environ 15 millions d'euros, lié à la lutte contre le Covid-19, a indiqué cette source au parquet, sans plus de détails.
La Ccim a son siège à Bamako. Elle a pour mission l'organisation et la représentation professionnelle des personnes physiques et morales exerçant dans les différentes branches d’activités commerciales, industrielles et les services, selon son site d'informations.
Le Mali, dirigé par des militaires depuis un coup d'Etat en août 2020, était classé 136e sur 180 pays en 2021 sur l'indice de corruption par l'organisation spécialisée Transparency International.
De nombreux responsables d'Afrique subsahariennes sont soupçonnés de détournements ou de mauvaises gestions des fonds consacrés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, notamment au Cameroun, en Guinée ou en Afrique du Sud.
En Chine, le premier vaccin anti-covid administré par voie orale

Des essais cliniques avaient été menés en Chine, en Hongrie, au Pakistan, en Malaisie, en Argentine et au Mexique.
La ville chinoise de Shanghai a commencé à administrer mercredi un vaccin oral contre le coronavirus, le premier du genre dans le monde.
Approuvé en septembre, le vaccin est offert gratuitement comme dose de rappel pour les personnes déjà vaccinées, selon une annonce publiée sur un compte officiel de la ville sur les médias sociaux.
Les autorités espèrent que ces types de vaccins sans injection pourront persuader les personnes qui n'aiment pas se faire vacciner par crainte des piqûres. Beaucoup plus faciles à administrer, ces vaccins pourraient aussi étendre les taux de vaccination dans les pays pauvres. Un vaccin pris par la bouche pourrait également repousser le virus avant qu'il n'atteigne le reste du système respiratoire, bien que cela dépende en partie de la taille des gouttelettes, a déclaré un expert.
Dans une vidéo publiée en ligne par un média d'État chinois, on voit des personnes dans un centre de santé communautaire en train de prendre le nouveau vaccin. Le tout se fait en 20 secondes, précise la vidéo.
Le vaccin a été mis au point par la société biopharmaceutique chinoise Cansino Biologics Inc. comme une version aérosol du vaccin adénovirus à injection unique de la même société, qui utilise un virus du rhume relativement inoffensif.
Des essais cliniques ont été menés en Chine, en Hongrie, au Pakistan, en Malaisie, en Argentine et au Mexique, selon l'entreprise.
En Inde, les autorités de réglementation ont approuvé un vaccin nasal, une autre approche sans piqûre, mais il n'a pas encore été déployé. Ce vaccin, mis au point aux États-Unis et cédé sous licence au fabricant indien de vaccins Bharat Biotech, est administré par le nez.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, une douzaine de vaccins nasaux sont actuellement testés dans le monde.
OMS: le Covid-19 pourrait profiter de la vaccination stagnante en Afrique

La couverture vaccinale contre le Covid-19, déjà faible par rapport au reste du monde, stagne en Afrique, constate jeudi le bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui craint que le virus n'en profite pour reprendre de la vigueur.
Au 16 octobre, seulement 24% de la population du continent a été entièrement vaccinée, contre 64% au niveau mondial, estime l'OMS-Afrique dans un communiqué diffusé à l'occasion de son briefing hebdomadaire. Trois pays (Maurice, Seychelles, Liberia) sur 54 ont atteint l'objectif fixé au niveau mondial par l'OMS à 70% de vaccinés, un pourcentage auquel le Rwanda est également sur le point d'accéder.
Sur le continent, la couverture vaccinale a stagné ces deux derniers mois dans la moitié des pays (27), "tandis que le nombre de doses administrées chaque mois a baissé de plus de 50% entre juillet et septembre", constate l'OMS-Afrique. En septembre, 23 millions de doses de vaccins ont été utilisées, 18% de moins qu'en août, et 51% de moins qu'en juillet, quand 47 millions de doses avaient été administrées.
Le nombre d'injections enregistrées le mois dernier représente environ le tiers du pic de 63 millions atteint en février 2022, selon le communiqué. L'OMS dit toutefois constater des signes d'amélioration en octobre, avec 22 millions de doses administrées à la date du 16 du mois en cours, soit 95% du nombre administré sur l'ensemble de septembre.
"La fin de la pandémie de Covid-19 est à portée de main, mais tant que l'Afrique sera loin derrière le reste du monde pour atteindre une protection globale, il y aura une faille que le virus pourra exploiter dangereusement pour revenir en force", met en garde la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS. L'OMS rappelle que la difficulté d'obtenir des doses avait freiné la vaccination sur le continent africain en 2021, mais ajoute que ces problèmes sont maintenant "largement résolus".
La priorité, selon l'OMS-Afrique, est de protéger les populations les plus vulnérables. Selon des données portant sur 31 pays, 40% des travailleurs de santé avaient été entièrement vaccinés en Afrique au 16 octobre. Au niveau mondial, l'OMS a annoncé mercredi à Genève maintenir son niveau d'alerte maximale dans la crise du Covid-19, mettant en garde contre une pandémie qui "nous a déjà surpris et pourrait très bien encore" le faire.
Réunion du comité d'urgence de l'OMS pour évaluer la pandémie de Covid

Plus de deux ans après avoir décrété l'urgence mondiale, l'OMS a réuni jeudi son comité sur la pandémie de Covid-19 pour évaluer s'il faut maintenir le plus haut degré d'alerte face au virus.
Le comité se réunit tous les trois mois pour faire le point et décider s'il faut maintenir cette mesure exceptionnelle. L'Organisation mondiale de la santé n'a pas précisé à quelle date les conclusions du comité seraient publiées.
La réunion à huis clos des experts était présidée comme d'habitude par le professeur français Didier Houssin.
L'OMS a décrété l'alerte mondiale - une urgence de santé publique de portée internationale dans le jargon technique - le 30 janvier 2020. Mais ce n'est que lorsque son directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a pour la première fois qualifié, le 11 mars 2020, la situation de pandémie que les dirigeants mondiaux ont semblé prendre réellement prendre la mesure du danger.
Reprenant une formule qu'il utilise régulièrement ces dernières semaines, le Dr Tedros a souligné jeudi devant le comité que "nous n'avons jamais été dans une meilleure position pour mettre fin à l'urgence sanitaire mondiale".
Il a souligné que le nombre de décès signalés chaque semaine est proche de son plus bas niveau jamais enregistré depuis le début de la pandémie, et fait valoir que les deux tiers de la population mondiale sont vaccinés, dont 75% du personnel de santé et des personnes âgées.
"Mais notre travail n'est pas encore terminé", a-t-il assuré, en expliquant qu'il existe encore de "grandes disparités dans les taux de vaccination": les trois quarts des personnes vivant dans les pays à faible revenu n'ont ainsi pas encore reçu une seule dose de vaccin.
Il a également souligné que la plupart des pays avaient levé les mesures visant à limiter la propagation du virus et déploré à nouveau que la plupart des pays aient considérablement réduit la surveillance de l'épidémie et les activités de dépistage et de séquençage du virus, ce qui empêche les experts de suivre ses mutations.
Au 13 octobre, l'OMS comptabilisait plus de 620 millions de cas officiellement confirmés, un nombre sans doute très inférieur à la réalité tout comme celui des plus de 6,5 millions de morts répertoriés.
"Plusieurs pays en Europe signalent actuellement une augmentation des cas, des hospitalisations et des décès liés au Covid-19", a indiqué le Dr Tedros. "Il fallait s'y attendre car le temps se rafraîchit dans l'hémisphère nord et les gens passent plus de temps ensemble à l'intérieur".
Covid-19: le Canada annonce la fin des mesures sanitaires aux frontières

Le gouvernement canadien a annoncé lundi mettre un terme samedi à toutes les restrictions sanitaires aux frontières visant à lutter contre la propagation du Covid-19 et notamment la fin de la vaccination obligatoire à l'entrée au Canada.
"Nous jugeons que nous sommes maintenant en mesure de modifier notre approche aux frontières internationales", a déclaré Dominic LeBlanc, le ministre des Affaires intergouvernementales, indiquant que "la situation sanitaire s'est grandement améliorée".
Les voyageurs n'auront donc plus d'obligation de dépistage, de quarantaine ou d'isolement.
Les personnes de plus de 12 ans devaient jusqu'ici être vaccinés pour entrer au Canada ou bien se soumettre à un test de dépistage avant l'entrée, à l'arrivée et se placer en quarantaine pendant 14 jours.
Des tests aléatoires étaient également toujours en place pour les personnes vaccinées. Par ailleurs, le Canada imposait le port du masque dans les avions et les trains.
Selon le gouvernement canadien, la transmission du virus se fait essentiellement à l'intérieur du pays. Toutefois, le port du masque reste recommandé pour éviter la propagation du virus.
"Les importations de cas de Covid et de ses variants n'influencent plus significativement l'évolution de la pandémie au pays", a justifié le ministre de la Santé Jean-Yves Duclos.
"L'accent doit être sur la vaccination à jour (...) c'est là qu'il faut investir", a précisé M. Duclos en ajoutant que le Covid-19 "est toujours là".
Environ 90% de la population des 12 ans et plus ont reçu deux doses de vaccin, et la moitié ont en outre reçu un rappel, selon les chiffres du gouvernement.
Afrique du Sud : deux décès après une vaccination anti-Covid

Le régulateur sud-africain des médicaments a signalé deux cas mortels du syndrome de Guillain-Barré (SGB), une rare atteinte neurologique, chez des personnes qui avaient reçu le vaccin anti-Covid du laboratoire américain Johnson & Johnson (J&J).
L'autorité de Santé (SAHPRA) avait signalé un premier décès le 4 août.
"La SAHPRA a été informée d'un second cas mortel du syndrome de Guillain-Barré après une vaccination avec le vaccin contre le Covid-19 de Janssen", a-t-elle déclaré lundi dans un communiqué.
Contacté par l'AFP, J&J a souligné mardi dans une réponse écrite que "de très rares cas du trouble neurologique, le syndrome de Guillain-Barré, ont été signalés après une vaccination avec le vaccin Janssen contre le Covid-19, la plupart survenant au cours des 42 premiers jours suivant la vaccination".
"Le SGB est un effet indésirable très rare mais grave qui est associé à l'administration de divers vaccins et autres médicaments et qui peut également être déclenché par des infections telles que le SRAS-CoV-2", a ajouté le laboratoire, sans faire directement référence aux cas sud-africains.
La SAHPRA n'a pas donné plus de détails sur les patients décédés, invoquant "le secret médical".
Elle avait toutefois signalé dans son communiqué que "les effets signalés chez la personne vaccinée correspondaient à la définition de cas de SGB et aucune autre cause probable de SGB n'a été identifiée".
Le syndrome de Guillain-Barré est une atteinte des nerfs périphériques caractérisée par une faiblesse voire une paralysie progressive, débutant le plus souvent au niveau des jambes et remontant parfois jusqu'à atteindre les muscles de la respiration puis les nerfs de la tête et du cou.
L'Afrique du Sud, officiellement le pays africain le plus touché par la pandémie, a enregistré plus de quatre millions de cas de coronavirus et 102.129 morts.
Sur la population de 60 millions, 20,3 millions de Sud-Africains ont été vaccinés. Plus de 9,2 millions ont reçu le vaccin de J&J et 12,5 millions celui du laboratoire Pfizer, selon les chiffres officiels.