Le parti du président centrafricain Faustin Archange Touadera a signé vendredi un accord de plateforme électorale commune avec une trentaine de formations politiques lors d'une cérémonie organisée à Bangui, la capitale.
La plateforme viendra vraisemblablement en soutien à sa candidature pour la présidentielle prévue en décembre 2020, à laquelle le chef de l'Etat ne s'est pas encore déclaré candidat. Mais sa candidature ne fait guère de doute aussi bien pour ses soutiens que pour l'opposition.
"Certaines formations et personnalités politiques se sont agrégées au Mouvement coeurs unis (MCU) pour constituer une plateforme. Cette plateforme va s'appeler Beoko (un seul coeur)", a déclaré à la presse Simplice Mathieu Sarandji, secrétaire exécutif du MCU, le parti au pouvoir.
Lors de la précédente campagne présidentielle en 2016, "chacun avait créé son comité de soutien, il n'y avait pas de cadre légal", a précisé M. Sarandji.
L'accord signé vendredi stipule que le MCU de Faustin Archange Touadera et les partis signataires s'engagent à se soutenir mutuellement aux prochaines élections présidentielles et législatives.
En février, l'opposition avait elle lancé sa plateforme, la Coalition de l'opposition démocratique, en vue de ces élections à haut risque dans un pays ravagé par un conflit depuis 2013.
Coronavirus et insécurité, deux défis majeurs
Le gouvernement promet d'organiser le scrutin dans les délais impartis, mais l'autorité nationale des élections tarde à prendre forme, et l'insécurité persiste dans une large partie du territoire, dont les deux tiers sont contrôlés par des groupes armés.
Fin avril, une trentaine de personnes - des civils en quasi-totalité - ont été massacrées dans le nord-est du pays. Une enquête est en cours.
L'épidémie de coronavirus pourrait encore retarder le processus.
En février, le groupe de députés de la majorité présidentielle a soumis un projet de loi permettant de modifier la Constitution en cas de "force majeure" pour organiser le report des élections.
Le projet, qui avait suscité l'indignation de l'opposition, est toujours en cours d'examen par le gouvernement.
Mais le 8 avril, Faustin Archange Touadera a réitéré sa "ferme volonté d'aller aux élections dans les délais constitutionnels" devant les partenaires européens.
Âgé de 63 ans, le président Touadera a été élu en 2016 pour succéder à Catherine Samba-Panza, première femme à occuper les fonctions de chef de l'Etat du pays.