Les Zambiens se rendent aux urnes jeudi pour choisir un nouveau président, un nouveau Parlement et des représentants locaux lors d'une élection générale qui, selon les analystes, sera un test pour l'un des piliers de la démocratie en Afrique.
Le président Edgar Lungu, âgé de 64 ans, devra faire face à une concurrence féroce de la part d'un adversaire familier, Hakainde Hichilema, 59 ans, l'un des 15 candidats de l'opposition. Parmi les prétendants, on compte une seule femme: Chishala Kateka du New Heritage Party.
Les analystes prédisent une course serrée pour déterminer l'avenir politique du pays, et un second tour pourrait avoir lieu si aucun candidat ne reçoit plus de 50 % des suffrages exprimés.
A l’approche du scrutin, des violents affrontements ont eu lieu entre les partisans des deux principaux partis - le Front patriotique, au pouvoir, et le Parti uni pour le développement national, dans l'opposition. L'une de ces confrontations a fait deux morts.
Des policiers ont été déployés pour maintenir l'ordre et prévenir toute violence pendant le scrutin.
"Nous pensons que la paix est nécessaire pour que les élections soient libres, équitables et crédibles", a déclaré à la VOA le révérend Emmanuel Chikoya, secrétaire général du Conseil des églises de Zambie.
Pour sa part, la commission électorale se dit prête à gérer des élections transparentes et crédibles malgré les récents défis. Les responsables affirment avoir pris toutes les dispositions même en cas d’un second tour.
Antonio Mwanza, porte-parole du Front patriotique, a déclaré à la VOA que le parti respectera les résultats des élections, quelle que soit l’issue du vote.
"Nous avons participé aux élections depuis 2001, et nous avons toujours accepté la volonté du peuple", a-t-il déclaré. "La volonté des Zambiens est ce qui compte, et quel que soit le résultat, le Front patriotique s'engage à le respecter", a-t-il soutenu.
C’est en 2015 que le president Lungu est élu suite à la mort inattendue du président Michael Sata. Il remporte le scrutin de justesse contre son rival Hichilema.
Une économie aux abois
La Zambie, l'une des nations les plus endettées au monde, est également confrontée à des défis économiques massifs après avoir fait défaut sur sa dette souveraine à la fin de l'année dernière.
Les principaux partis en lice promettent de redresser l'économie, qui a souffert de l'impact du COVID-19.
"La crise économique s'est accompagnée d'une grande souffrance, ce qui a provoqué un mécontentement considérable", a déclaré à l'Associated Press Nic Cheeseman, professeur de politique à l'université de Birmingham.
Outre le bilan de la pandémie, l'économie a été mise à mal par la chute du prix du cuivre, principal produit d'exportation du pays, et sa dette internationale a fortement augmenté.
"Je pense que cela crée une fenêtre d'opportunité pour l'opposition de gagne", a déclaré Cheeseman.