Plus d'un an après le début de l'intervention militaire au Mali, quel est l'état de la menace terroriste dans le Sahel ?
Mohamed Bazoum : "Cette menace a été contenue du fait de l’intervention internationale, en particulier française. Toutefois, le Sahel et le Sahara resteront pour un certain temps le foyer de la menace terroriste. C’est un espace très vaste où les contrôles sont difficiles. Certains Etats n’ont pas établi leur autorité sur la totalité de leur territoire. Les trafics continuent et alimentent la violence et le terrorisme."
Est-ce que la situation dans le sud de la Libye vous inquiète ?
Mohamed Bazoum : "Pour le moment la Libye reste dans une situation d’instabilité révolutionnaire. L’Etat libyen n’a pas assis toute son autorité et ne contrôle pas le pays. Aujourd’hui, on compte le plus de morts et de violence terroriste dans l’est du pays. Il y a une liquidation systématique des officiers susceptibles de promouvoir l’armée. La situation est donc préoccupante.”
Au Mali, êtes-vous satisfait de l'arrestation du capitaine devenu général, Amadou Haya Sanogo ?
Mohamed Bazoum : "C'était prévisible et je veux féliciter les autorités maliennes. Lors de la crise au Mali, Sanogo avait mobilisé des loubards pour empêcher la tenue du sommet de la Cedeao à Bamako. A l'époque, je lui avais dit qu'il ne pourrait rester au pouvoir qu'en tuant du monde et que, si tel était le cas, cela le rattraperait un jour et qu'il devrait répondre de ses actes devant des juridictions internationales.”
La justice malienne semble aller vite concernant les bérets verts. En revanche, on déplore une certaine impunité pour les groupes du Nord. Appelez-vous à plus d’action notamment contre le MNLA ?
Mohamed Bazoum : "Je ne crois pas que le MNLA soit responsable de massacre ou meurtre de grande échelle. Evidemment, le MNLA est une organisation qui doit être désarmée mais pas par la force puisqu’il discute actuellement avec le pouvoir malien. ”
Etes-vous satisfait de la coopération sécuritaire aujourd’hui entre le Mali, le Niger, la Mauritanie et l’Algérie ?
Mohamed Bazoum : "Non. Je n’en suis pas satisfait même s’il existe un certain nombre d’instruments. Ces outils ne sont pas fonctionnels pour être à la hauteur de la menace. Il y a des obstacles politiques et diplomatiques.”
Les négociations avec le groupe français Areva sur l'exploitation de l'uranium au Niger sont dans l'impasse. Qu'est-ce qui bloque ?
Mohamed Bazoum : "Ces discussions se passent dans un contexte économique très défavorable pour les deux parties. Si le cours de l’uranium n’avait pas baissé, la situation serait différente. Nous souhaitons l’application du code minier de 2006, ce qu’Areva refuse. Nous n’avons pas demandé la lune à Areva mais les arguments du groupe français ne sont pas dénués de fondement.”
Que demandez-vous à l’Etat français, actionnaire majoritaire d’Areva ?
Mohamed Bazoum : "Les discussions sont difficiles et techniques. Nous demandons à l’Etat français d’intercéder pour que ces discussions se conclues avec la prise en compte des revendications de l’Etat du Niger.”
Que dites-vous aux Nigériens qui attendent depuis des années de mieux profiter de cette manne qu'est l'uranium ?
Mohamed Bazoum : "C’est un mythe. Deux mines d’uranium de faible quantité ne peuvent pas changer le destin de tout un peuple. L’uranium n’est pas le pétrole. Cela dit, nous considérons que nous n’avons pas tire assez profit de l’uranium, d’où les discussions actuelles. Mais, ce procès qui est fait à l’Eta du Niger et à Areva n’est pas juste. Il est l’œuvre d’ONG ou de certains citoyens nigériens qui ne comprennent pas tout.”
L’arrestation récente de plusieurs journalistes et d’un syndicaliste au Niger a pu surprendre. Certains y ont vu une crispation du régime. Que répondez-vous ?
Mohamed Bazoum : "Il n’y a pas eu d’arrestation mais des interpellations. Le métier de journaliste est règlementé, on ne peut pas tout dire. Certains ont pris quelques libertés parce que nous sommes un régime démocratique et que le président a pris l’engagement de ne jamais arrêter un journaliste. Des choses graves ont été dites dans les médias. Nous avons voulu leur dire de faire attention."
Propos recueillis par Nicolas Pinault
Mohamed Bazoum : "Cette menace a été contenue du fait de l’intervention internationale, en particulier française. Toutefois, le Sahel et le Sahara resteront pour un certain temps le foyer de la menace terroriste. C’est un espace très vaste où les contrôles sont difficiles. Certains Etats n’ont pas établi leur autorité sur la totalité de leur territoire. Les trafics continuent et alimentent la violence et le terrorisme."
Est-ce que la situation dans le sud de la Libye vous inquiète ?
Mohamed Bazoum : "Pour le moment la Libye reste dans une situation d’instabilité révolutionnaire. L’Etat libyen n’a pas assis toute son autorité et ne contrôle pas le pays. Aujourd’hui, on compte le plus de morts et de violence terroriste dans l’est du pays. Il y a une liquidation systématique des officiers susceptibles de promouvoir l’armée. La situation est donc préoccupante.”
Au Mali, êtes-vous satisfait de l'arrestation du capitaine devenu général, Amadou Haya Sanogo ?
Mohamed Bazoum : "C'était prévisible et je veux féliciter les autorités maliennes. Lors de la crise au Mali, Sanogo avait mobilisé des loubards pour empêcher la tenue du sommet de la Cedeao à Bamako. A l'époque, je lui avais dit qu'il ne pourrait rester au pouvoir qu'en tuant du monde et que, si tel était le cas, cela le rattraperait un jour et qu'il devrait répondre de ses actes devant des juridictions internationales.”
La justice malienne semble aller vite concernant les bérets verts. En revanche, on déplore une certaine impunité pour les groupes du Nord. Appelez-vous à plus d’action notamment contre le MNLA ?
Mohamed Bazoum : "Je ne crois pas que le MNLA soit responsable de massacre ou meurtre de grande échelle. Evidemment, le MNLA est une organisation qui doit être désarmée mais pas par la force puisqu’il discute actuellement avec le pouvoir malien. ”
Etes-vous satisfait de la coopération sécuritaire aujourd’hui entre le Mali, le Niger, la Mauritanie et l’Algérie ?
Mohamed Bazoum : "Non. Je n’en suis pas satisfait même s’il existe un certain nombre d’instruments. Ces outils ne sont pas fonctionnels pour être à la hauteur de la menace. Il y a des obstacles politiques et diplomatiques.”
Les négociations avec le groupe français Areva sur l'exploitation de l'uranium au Niger sont dans l'impasse. Qu'est-ce qui bloque ?
Mohamed Bazoum : "Ces discussions se passent dans un contexte économique très défavorable pour les deux parties. Si le cours de l’uranium n’avait pas baissé, la situation serait différente. Nous souhaitons l’application du code minier de 2006, ce qu’Areva refuse. Nous n’avons pas demandé la lune à Areva mais les arguments du groupe français ne sont pas dénués de fondement.”
Que demandez-vous à l’Etat français, actionnaire majoritaire d’Areva ?
Mohamed Bazoum : "Les discussions sont difficiles et techniques. Nous demandons à l’Etat français d’intercéder pour que ces discussions se conclues avec la prise en compte des revendications de l’Etat du Niger.”
Que dites-vous aux Nigériens qui attendent depuis des années de mieux profiter de cette manne qu'est l'uranium ?
Mohamed Bazoum : "C’est un mythe. Deux mines d’uranium de faible quantité ne peuvent pas changer le destin de tout un peuple. L’uranium n’est pas le pétrole. Cela dit, nous considérons que nous n’avons pas tire assez profit de l’uranium, d’où les discussions actuelles. Mais, ce procès qui est fait à l’Eta du Niger et à Areva n’est pas juste. Il est l’œuvre d’ONG ou de certains citoyens nigériens qui ne comprennent pas tout.”
L’arrestation récente de plusieurs journalistes et d’un syndicaliste au Niger a pu surprendre. Certains y ont vu une crispation du régime. Que répondez-vous ?
Mohamed Bazoum : "Il n’y a pas eu d’arrestation mais des interpellations. Le métier de journaliste est règlementé, on ne peut pas tout dire. Certains ont pris quelques libertés parce que nous sommes un régime démocratique et que le président a pris l’engagement de ne jamais arrêter un journaliste. Des choses graves ont été dites dans les médias. Nous avons voulu leur dire de faire attention."
Propos recueillis par Nicolas Pinault