GENEVE (Reuters) - Il faudrait que la chance soit du côté de l'Afrique de l'Ouest pour qu'elle se débarrasse tout à fait de l'épidémie de fièvre Ebola, particulièrement en Guinée où la population se méfie du personnel humanitaire, a estimé vendredi la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).
Le virus connaît une flambée dans de nouvelles zones de la région et tous les cas n'y sont pas signalés, a déclaré Birte Hald, qui dirige la section chargée de coordonner la lutte contre l'épidémie au sein de l'IFRC. "Nous observons également que dans des endroits comme la Sierra Leone ou encore en Guinée, l'épidémie se propage en permanence dans de nouveaux districts, ce qui signifie qu'elle n'est pas maîtrisée et qu'elle pourrait connaître à nouveau une nouvelle flambée spectaculaire", a-t-elle poursuivi.
"Je pense que nous pourrons nous estimer heureux si nous sommes capables de l'éradiquer en 2015", a encore déclaré Birte Hald. Plus de 6.000 volontaires de la Croix-Rouge sont présents en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone pour isoler les cas suspects, retrouver les personnes qui sont entrées en contacts avec eux et garantir la sécurité sanitaires des obsèques. Mais la Croix-Rouge n'a qu'un accès limités à certaines communautés, en Guinée notamment où elle a enregistré en janvier un certain nombre d'incidents.
"Il y a encore des communautés où l'on croit, par exemple, qu'Ebola se diffuse par la pulvérisation de chlore, la désinfection des maisons, or, c'est bien la Croix-Rouge qui vient avec le chlore, ils font donc un lien", explique Birte Hald. "Si nous n'obtenons pas un accès total en Guinée, alors il y a un risque que l'épidémie s'installe de manière permanente."
Apparemment plus optimiste, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé jeudi que l'épidémie apparaissait moins virulente, avec seulement 99 nouveaux cas déclarés au cours de la semaine du 19 au 25 janvier, passant sous le seuil de la centaine pour la première fois depuis juin 2014.