Après sept années d'existence et un premier décollage en 2011, la compagnie aérienne Sénégal Airlines est dissoute sur décision du gouvernement.
Une nouvelle compagnie devrait bientôt voir le jour, promettent les autorités. Mais les perspectives semblent plutôt difficiles au vu d’expériences malheureuses en la matière qu’a déjà connues le pays.
La dissolution de Sénégal Airlines a été précédée par le refus de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie de renouveler le permis d’exploitation de la compagnie.
L’Etat du Sénégal a sauté alors sur l’occasion pour annoncer la dissolution.
"Le Sénégal a engagé le processus de création d’une nouvelle compagnie… Dans les prochains jours, on va avoir une nouvelle compagnie", a annoncé le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bah.
Après sept années d’existence et de crise, Sénégal Airlines doit céder la place à nouvelle compagnie dénommée Sénégal Air.
Malgré l’annonce, la nouvelle compagnie ne pourra concrètement être opérationnelle que d’ici plusieurs mois voire des années.
Le sort des travailleurs de Sénégal Airlines est un des problèmes qu'il faudra résoudre entre-temps.
"Aujourd’hui, tout le monde sait qu’on ne peut pas créer une compagnie aérienne et démarrer immédiatement ses activités. Donc, il y aura phase transitoire. De combien de jours, de combien de mois ? On ne sait pas. Quel sera le sera du sort du personnel durant cette période transitoire qui peut aller de six mois à un an?", s’interroge Moustapha Diakhaté, coordonnateur du collège des délégués du personnel ?
Pourtant le décision de l’Etat sénégalis était plus que prévisible. Elle aurait du même survenir des années plutôt, selon Mansour Diop, expert en aviation civile et d’Air Afrique.
En dehors de la restructuration quasi impossible, la dissolution était la seule option.
"Il y a déjà au moins deux ou trois ans, on disait que le passif de la société était très élevé: une soixantaine de milliards (de francs CFA) au moins", souligne M. Diop.
L’expert en aviation civile estime que la nouvelle compagnie est en fin de compte une bonne chose, mais qu’il faudra prendre en compte tous les paramètres pour éviter un énième échec.
"On a assez ‘galéré’ dans ces affaires-là. Il va falloir choisir les hommes et les mettre à la place qu’il faut", prévient-il.
Les employés de Sénégal Airlines sont restés plusieurs mois sans salaires et certains ont eu droit à un chômage technique avec des avions incapables de décoller. Ils souhaitent que le nouvelle entreprise soit durable.
"(Nous voulons d’une société) vraiment à l’image d’une compagnie européenne, asiatique ou même américaine qui subsiste 50 ans voire 60 ans", suggère M. Diakhaté.
Pourtant dernièrement, Sénégal Airlines avait suscité de l’espoir avec une forte campagne de publicité : affiches, spots, entre autres.
Le Sénégal a, dans son histoire, connu trois compagnies aériennes qui ont toutes fait long feu.
Des problèmes de gestion, des finances, mais aussi d’ordre technique, sans oublier un manque de dynamisme des actionnaires les ont minées.
Mais, l’Etat espère réussir avec la nouvelle compagnie.