Deux officiers ont été reconnus coupables de meurtre, a assuré à l'AFP le général Lul Ruai Koang, précisant que l'armée "attend l'approbation du président" avant de dévoiler le nombre exact de militaires condamnés, ainsi que leurs sentences.
Ces soldats ont notamment été jugés pour meurtre, pillage, usage d'arme à feu et vagabondage et "les sentences ont été communiquées aux autorités supérieures", a affirmé M. Koang.
Aucun d'entre eux n'a toutefois été inculpé de viol, en dépit de nombreux cas d'agression sexuelles sur des civils et des travailleurs humanitaires dénoncés.
Selon le porte-parole militaire, les victimes de viols ne se sont pas présentées devant la cour martiale. L'audience de la cour n'a été ni publique, ni annoncée à l'avance.
"Un des problèmes que nous avons est le manque de preuves. Nous avons été accusés de tous les côtés par Human Rights Watch et la Minuss (la mission de l'ONU au Soudan du Sud) mais malheureusement ils n'ont pas fourni de preuves pour que nous puissions agir contre ceux qui sont suspectés d'avoir commis ce crime", a déploré l'officier.
"Au moment où nous parlons nous n'avons pas reçu une seule plaignante qui affirme ou confirme avoir été violée", a-t-il expliqué, demandant à toute personne possédant des preuves de les présenter à l'armée.
Les combats de Juba début juillet ont entre forces gouvernementales et ex-rebelles ont fait au moins 300 morts et plus de 70.000 réfugiés.
Début août, le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein avait assuré qu'une enquête préliminaire avait permis de dénombrer au moins 217 cas de violences sexuelles à Juba, commis principalement par des soldats loyalistes, et plus de 100 cas de violences sexuelles contre des femmes et filles qui fuyaient la capitale.
Ces violences ont mis en péril le fragile accord de paix signé en août 2015 pour mettre un terme à la guerre civile débutée en décembre 2013 et qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et 2,5 millions de déplacés.
Avec AFP