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Elections américaines : de longues files d'attente devant les isoloirs


Le candidat républicain à l'élection présidentielle, Donald Trump, à gauche, et sa rivale démocrate Hillary Clinton lors de leur campagne, 2016.
Le candidat républicain à l'élection présidentielle, Donald Trump, à gauche, et sa rivale démocrate Hillary Clinton lors de leur campagne, 2016.

Les Américains se rendaient aux urnes en grand nombre mardi pour une élection présidentielle aux enjeux historiques entre le républicain populiste Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton, bien placée pour devenir la première femme élue à la Maison blanche.

Cette journée clôt une longue campagne au ton d'une violence sans précédent, et le résultat est attendu avec nervosité dans le monde entier, les deux candidats ayant des visions radicalement opposées sur l'avenir de la première puissance mondiale.

De longues files d'attente s'étiraient bien souvent mardi en début de journée devant les bureaux de vote, ont rapporté les journalistes de l'AFP partout dans le pays.

A New York, en plein coeur du district de Staten Island, de loin le plus républicain de New York le bureau de vote situé dans l'école Thomas Dongan était animé en milieu de journée.

Katie Kope, jeune femme blonde de 19 ans, a voté pour la première fois. "J'étais vraiment excitée." Elle arbore fièrement son autocollant "I voted". Elle se considère républicaine, "sauf pour les questions sociales", et a voté Trump.

"J'hésitais un peu entre les deux (candidats), mais je n'ai pas confiance en Hillary, donc c'est ça qui a fait pencher la balance", dit-elle.

Les regards sont surtout tournés vers quelques Etats-clés qui pourraient faire la décision, en premier lieu la Floride. "Il est temps qu'une femme porte la culotte", lance Leonor Perez, 74 ans, en votant pour la démocrate Hillary Clinton à Hialeah, près de Miami.

Le nom du vainqueur ne devrait pas être connu avant 03H00 GMT mercredi.

Hillary Clinton a voté de bonne heure, peu après 08H00 (13H00 GMT) dans une école proche de son domicile de Chappaqua, dans l'Etat de New York.

Attendue plus d'une heure par une foule enthousiaste d'environ 150 personnes, elle était accompagnée de son époux, l'ancien président Bill Clinton.

Donald Trump a quant à lui rempli son devoir de citoyen aux alentours de 11H00 (16H00 GMT) dans une école publique près de la Trump Tower à New York, sous les huées de quelques partisans de sa rivale. Son épouse Melania et sa fille Ivanka se trouvaient avec lui.

Les deux candidats devaient accorder de nombreuses interviews par téléphone à la radio et à la télévision durant le reste de la journée, avant la soirée électorale pour laquelle ils seront tous deux à New York, à seulement quelques kilomètres l'un de l'autre.

- Continuité -

Quelque 42 millions d'Américains, sur les près de 225 millions ayant le droit de vote, se sont déjà exprimés de façon anticipée pour éviter les files d'attente de mardi.

Si Mme Clinton a toujours un avantage de quelques points dans les sondages, Donald Trump reste en mesure de l'emporter.

Hillary Clinton, 69 ans, espère entrer dans l'histoire comme la première femme présidente des Etats-Unis, après 44 présidents depuis George Washington en 1789. Elle entend diriger dans la continuité du président démocrate Barack Obama et a appelé au rassemblement, au-delà des partis, dans les dernières heures de sa campagne.

Figure politique depuis 25 ans, la moitié des Américains ne l'apprécient guère, doutant de son honnêteté. Mariée à l'ancien président Bill Clinton (1993-2001), elle a été tour à tour Première dame, sénatrice de New York puis secrétaire d'Etat de Barack Obama. Hyper-disciplinée, elle connaît ses dossiers sur le bout des doigts mais sa personnalité suscite peu d'enthousiasme.

- Obama joue au basket -

Donald Trump, 70 ans, drapé dans la cape de l'outsider, espère lui créer la surprise d'un "Brexit puissance trois", référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l'Union européenne.

Grand pourfendeur de l'élite politique qui a selon lui "saigné le pays à blanc", M. Trump, imprévisible et brouillon, n'a jamais occupé le moindre mandat électif. Il s'est présenté comme l'homme du changement face à la corruption supposée des élites et comme la voix des oubliés, auxquels il a promis de "rendre à l'Amérique sa grandeur".

Encore plus impopulaire que son adversaire, le milliardaire ancien animateur vedette d'une émission de télé-réalité, "The Apprentice", volontiers brutal, a capitalisé sur la colère et les frustrations d'une classe moyenne blanche inquiète d'un monde qui change.

La campagne a été longue et pénible: 82% des Américains s'en sont dits dégoûtés dans un récent sondage.

Et à l'étranger, elle a été souvent suivie avec sidération et parfois avec inquiétude.

Le président français François Hollande a déclaré mardi qu'il faisait "confiance au peuple américain" pour faire un choix conforme à ses "valeurs".

M. Trump talonne Mme Clinton dans plusieurs Etats-clés, où se jouera le scrutin. Elle était en tête de 3,3 points dans la moyenne des derniers sondages nationaux (45,3% contre 42% pour son rival).

Les Américains votent aussi mardi pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat à Washington, et les 435 sièges de la Chambre des représentants. Les démocrates espèrent reprendre le Sénat actuellement dominé, comme la Chambre, par les républicains.

Douze des 50 Etats américains élisent aussi de nouveaux gouverneurs, et des dizaines de référendums locaux, sur des questions allant de la légalisation de la marijuana à la suppression de la peine de mort sont organisés dans une trentaine d'Etats. Des milliers d'élections locales sont aussi prévues, juges, procureurs, maires et autres élus de proximité.

Loin de cette agitation, Barack Obama, qui a déjà voté à Chicago il y a quelques semaines, s'est adonné à un rituel qui touche à la superstition les jours d'élection: il est allé jouer au basket avec des amis.

Avec AFP

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