Sous l'égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), des négociations mettent face à face depuis jeudi les partisans de l'accord politique d'octobre passé entre la majorité et la frange minoritaire de l'opposition autorisant M. Kabila à rester à la tête du pays après le 20 décembre, et les détracteurs de ce compromis, regroupés dans le "Rassemblement" de l'opposition autour de la figure d'Étienne Tshisekedi, opposant congolais historique.
"Le Conseil des sages (du Rassemblement) exige le principe de la retransmission en direct des débats pour que l'opinion nationale et internationale soit pleinement informée" du déroulement des travaux, a déclaré Bruno Tshibala, porte-parole du Rassemblement, lisant un communiqué signé par le vieil opposant Tshisekedi.
Les négociations directes, suspendues vendredi, reprendront mardi et "le Rassemblement s'en tient au calendrier des travaux initialement communiqué par la Cenco pour une durée de 3 jours, se clôturant au plus tard le jeudi 15 décembre 2016", a ajouté M. Tshibala.
A l'issue des travaux, l'opposant historique "Étienne Tshisekedi s'adressera à la nation à quelques jours de la date du 19 décembre 2016", la veille de la fin du mandat de M. Kabila, a indiqué M. Tshibala sans déterminer sous quel format l'adresse sera faite.
"A moins qu'ils cherchent un blocage, on avait conclu vendredi après discussions qu'il n'était pas question de retransmettre en direct les négociations", a déclaré Lambert Mende, porte-parole de la délégation des partisans de l'accord à ces discussions sous la médiation des évêques catholiques.
"Il ne sert à rien de chercher du spectacle", a-t-il ajouté.
Personne à la Cenco n'était disponible pour réagir.
La Cenco a affirmé jeudi que M. Kabila avait donné des signaux très encourageants et que le même élan d'encouragement avait été relayé par M. Tshisekedi en vue de trouver un accord permettant d'organiser une transition jusqu'à l'élection du successeur de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et qui ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste à la fin de son mandat.
La RDC traverse une crise politique aiguë depuis la réélection de M. Kabila en 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par des fraudes massives dont M. Tshisekedi n'a jamais reconnu les résultats officiels, se proclamant "président élu".
Avec AFP