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Hollywood profite des Golden Globes pour défier Donald Trump


Meryl Streep, prix Cecil B. DeMille, cérémonie des Golden Globes, Beverly Hilton Hotel, Californie, le 8 janvier 2017.
Meryl Streep, prix Cecil B. DeMille, cérémonie des Golden Globes, Beverly Hilton Hotel, Californie, le 8 janvier 2017.

Encore secoués par l'élection de Donald Trump, plusieurs membres éminents d'Hollywood, Meryl Streep en tête, ont profité de la cérémonie des Golden Globes pour dire leur hostilité au président élu.

La première référence à l'homme d'affaires a été faite dans le registre de l'humour par Jimmy Fallon, le présentateur de la soirée.

Mentionnant le film de Stephen Frears "Florence Foster Jenkins", qui évoque une très mauvaise chanteuse d'opéra, l'animateur de la chaîne NBC a expliqué que "même elle" avait refusé de se produire lors de la cérémonie d'investiture de Donald Trump, le 20 janvier.

L'équipe de transition du président élu a en effet le plus grand mal à obtenir la présence de têtes d'affiches lors de ce grand raout, alors que Barack Obama avait réuni un aréopage de vedettes lors de ses deux cérémonies d'investiture.

Les références se sont ensuite faites plus corrosives à mesure que la soirée avançait.

Récompensé pour son second rôle dans "The Night Manager", l'acteur britannique Hugh Laurie s'est dit honoré de faire partie des gagnants "des derniers Golden Globes de l'histoire".

"Je ne veux pas être sombre. C'est juste qu'il y a les mots +Hollywood+, +étranger+ et +presse+ dans le titre", a expliqué celui qui a longtemps incarné le "Dr House" de la série du même nom.

Une référence très claire au discours abrasif de Donald Trump, qui s'en est très régulièrement pris aux médias, n'a jamais caché son mépris pour Hollywood et a notamment tenu des propos insultants vis-à-vis des Mexicains.

Reprenant le flambeau là où Hugh Laurie l'avait laissé, Meryl Streep est allée beaucoup plus loin quelques minutes plus tard.

"Vous tous dans cette salle appartenez aux segments les plus diabolisés de la société américaine en ce moment", a expliqué l'actrice qui a reçu le prix Cecil B. DeMille pour l'ensemble de sa carrière.

Elle a ensuite évoqué les origines très diverses des autres actrices nominées, comme elle, pour le meilleur premier rôle dramatique féminin.

"Hollywood croule sous les gens venus d'ailleurs et les étrangers", a-t-elle poursuivi. "Si vous les mettez tous dehors, vous n'aurez plus rien à regarder que du football américain et des arts martiaux mixtes, qui ne sont pas de l'art."

L'actrice de 67 ans aux trois Oscars a enfoncé le clou en revenant sur ce qui avait été pour elle la "performance" de l'année.

Il s'agit, selon elle, de l'imitation moqueuse qu'a faite, lors d'une réunion publique en novembre 2015, Donald Trump d'un journaliste du New York Times qui souffre d'une maladie articulaire limitant les mouvements de ses bras.

Pour elle, ce genre de débordements "s'immisce dans la vie de tout le monde, parce que cela autorise d'autres à faire la même chose".

"L'irrespect amène l'irrespect. La violence incite à la violence", a-t-elle dit. "Et quand les puissants se servent de leur rang pour brutaliser les autres, nous sommes tous perdants."

"Il y a des gens du monde entier dans cette salle, de Chine, d'Amérique, d'Europe. N'attendez pas du cinéma qu'il dresse des murs et des frontières", a conclu, un peu plus tard, l'actrice française Isabelle Huppert, en recevant son prix de la meilleure actrice dans un rôle dramatique, dans un message direct au président élu, qui a promis d'ériger un mur entre les Etats-Unis et le Mexique.

Avec AFP

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