"Depuis samedi, les cartes vertes peuvent passer, mais de nombreuses familles sont toujours coincées dans d'autres aéroports comme à Amsterdam ou à Doha", explique Nithya Nathan-Pineau, avocate pour la Coalition de Washington dans le domaine du droit de l'immigration.
"Ce week-end, un couple yéménite a été renvoyé alors que les 2 conjoints étaient résidents permanents et détenteurs de la Carte verte", s'exaspère l'avocate, "ils ont embarqué pour l'Éthiopie, parce qu'ils ne peuvent pas retourner au Yémen".
Malgré leur présence à l'aéroport, les groupes d'avocats ne peuvent guère agir sans information ou accès aux personnes détenues par la police de douanes et des frontières. "La seule chose que nous pouvons faire c'est d'aider les familles à obtenir les informations nécessaires selon le cas, s'ils ont la double nationalité, ou détenteurs de la Carte verte" poursuit-elle.
Les avocats ne sont pas autorisés à aller derrière les portes de l'aéroport, où la police de l'air et des frontières opère. "Nous n'avons aucune information sur les personnes détenues, ou même s'il y en a", ajoute-t-elle.
Outre les avocats, les traducteurs sont également bénévoles pour aider les familles qui ne peuvent pas s'exprimer en anglais. En arabe ou en farsi, ils aident à la compréhension des recours légaux à disposition.
"Nous surveillons maintenant"
Depuis samedi soir, les détenteurs de la Carte verte, qui permet de résider aux États-Unis, sont maintenant autorisés à entrer dans le pays. À l'aéroport international Dulles de Washington D.C., les avocats attendent de voir les résidents avec ce précieux sésame passer pour pouvoir dire que ce nouvel ordre est bien respecté.
"Nous avons vu un cas où des personnes avec la Carte verte ont subi un interrogatoire pendant plus de 7 heures", se rappelle Mirriam Seddiq, une avocate d'un cabinet privé, "nous surveillons maintenant, pour être sûrs que les agents de la police de l'air et des frontières respectent l'ordre".
Depuis deux jours maintenant, les avocats mobilisés font face à un nouveau défi : les compagnies aériennes refusent de prendre des passages qui n'ont pas les documents nécessaires selon le nouvel ordre de la Maison Blanche. "Si les personnes ne sont pas sur le sol américain, nous ne pouvons pas demander le droit d'asile par exemple", souligne l'avocate.
KLM a, par exemple, stoppé des passagers à l'aéroport d'Amsterdam. Mirriam Seddiq s'est entretenue dans l'aéroport avec la fille d'un couple iranien coincé à Amsterdam : "ils ne peuvent pas rejoindre leur fille ici, ni sortir de l'aéroport car ils n'ont pas de titre de séjour pour l'Europe, c'est dur de travailler à distance avec le peu d'informations que nous avons".