"Les actes odieux commis dans les Kasaï semblent être d'une telle gravité, qu’ils doivent interpeller la communauté internationale, et en particulier le Conseil des droits de l'homme. L'ampleur et la nature de ces violations et abus des droits de l'homme et les réponses systématiquement insuffisantes des autorités nationales nous obligent à demander une enquête internationale pour compléter les efforts nationaux", a déclaré à Genève, en Suisse, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
M. Al Hussein a tout de même reconnu qu’il est "un devoir souverain du Gouvernement de la RDC de mener des enquêtes judicaires sur les violations des droits de l'homme commises sur son territoire". "Et, nous continuerons à appuyer le Gouvernement en fournissant des conseils et un soutien technique pour la mise en œuvre de ses obligations," a-t-il soutenu.
M. Al Hussein a appelé le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à établir une enquête internationale sur les violations graves des droits de l'homme survenues dans les provinces du Kasaï Central et du Kasaï Oriental de la République démocratique du Congo (RDC), y compris sur l'existence d'au moins 42 fosses communes.
Deux jours plutôt, Kinshasa a annoncé après moult tergiversations qu’elle acceptait une enquête internationale dont elle assurera la direction.
Selon les Nations unies, près de 1,3 million de personnes originaires des Kasaï ont été déplacées suite aux violences, alors que quelque 30 000 réfugiés ont fui vers l'Angola.
Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme en RDC (BCNUDH) a documenté 42 fosses communes, mais il est possible qu’il en existe d’autres.
Selon les informations recueillies par les équipes du BCNUDH, des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) auraient creusé plusieurs tombes après des affrontements avec des éléments présumés de la milice de Kamwina Nsapu au cours des derniers mois.
Des cas d'exécutions sommaires et d'autres meurtres - y compris d’enfants - ainsi que des allégations de violence sexuelle ont été documentés depuis août 2016. Le BCNUDH continue de recevoir des allégations de violations graves des droits de l'homme, mais les contraintes de sécurité ont entravé la poursuite des enquêtes.