"A moins que je reçoive d'ici le 8 juin des réponses appropriées du gouvernement concernant une enquête conjointe, j'insisterai sur la création d'un mécanisme d'enquête international pour le Kasaï", a déclaré le Haut-Commissaire, Zeid Ra'ad Al Hussein.
M. Zeid, qui réclame depuis mars la création d'une commission d'enquête du Conseil sur les violences en RDC après la découverte notamment de charniers, s'exprimait à l'ouverture de la 35e session du Conseil des droits de l'Homme à Genève (du 6 au 23 juin).
A l'issue de chaque session du Conseil, ses 47 Etats membres du Conseil peuvent en effet décider, à travers l'adoption de résolutions, de créer des enquêtes internationales, comme il en existe pour la Syrie.
La pression exercée par M. Zeid sur la RDC intervient alors que des ONG ont réclamé la semaine dernière une enquête internationale sur les violences meurtrières commises depuis septembre au Kasaï, dans le centre de la RDC.
En outre, les Etats-Unis ont appelé lundi les Nations unies à créer une commission d'enquête sur les meurtres en mars de deux experts de l'ONU qui cherchaient à prouver l'existence de fosses communes en RDC.
L'ambassadrice américaine Nikki Haley, à Genève pour des réunions du Conseil, a souhaité lundi la création d'une commission d'enquête séparée sur les violations de ces droits dans la province de Kasaï (centre), qu'elle a qualifiées d'"actes horribles". Elle doit prendre à nouveau la parole mardi.
Depuis septembre, la région du Kasaï est secouée par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août 2016 lors d'une opération militaire après s'être révolté contre les autorités de Kinshasa.
Selon l'ONU, ces violences ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,3 million de personnes. Un député d'opposition de la région a évalué le bilan à plus de 3.000 morts. Dans les provinces du centre de la RDC, l'ONU a dénombré 40 fosses communes.
M. Zeid a déploré mardi les "difficultés" d'accès en RDC et a annoncé l'envoi la semaine prochaine d'"une équipe" dans les pays voisins "pour rencontrer les personnes qui ont fui les attaques".
Avec AFP