La majorité présidentielle "est sortie victorieuse" du scrutin de dimanche "en raflant tous les départements" à l'exception de trois d'entre eux, a déclaré le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, sa tête de liste.
Les trois départements, sur les 45 que compte le pays, où elle serait devancée sont "Kédougou, Saraya (sud-est) et probablement Mbacké (centre)", selon M. Dionne, qui estime que sa liste "a été plébiscitée par les Sénégalais".
Mais la coalition dirigée par le maire de Dakar, Khalifa Sall, en prison depuis mars pour détournement de fonds publics présumé, a contesté la victoire de la majorité présidentielle dans la capitale et revendiqué y avoir remporté le scrutin.
Notre "victoire à Dakar est sans contestation" et "aussi claire que le soleil à midi", a déclaré lundi Cheikh Guèye, un responsable de la coalition du maire de Dakar, au cours d'une conférence de presse.
"Nous ferons face aussi bien sur le plan politique que juridique. Nous n'accepterons pas le hold-up électoral", a ajouté M. Guèye.
A Mbacké, la coalition dirigée par l'ex-présidentielle Abdoulaye Wade (2000-2012) est sortie vainqueur du scrutin, selon l'agence de presse sénégalaise APS.
Le taux de participation a été officiellement de près de 54%, en hausse par rapport à la présidentielle de 2012 remportée par le président Macky Sall.
Les résultats officiels du scrutin doivent être légalement publiés d'ici mardi à midi au niveau de chaque commission départementale.
"Normalement, la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) pourra publier les résultats globaux mercredi ou jeudi matin", a affirmé à l'AFP un responsable de la Commission électorale nationale autonome (Cena), organe chargé de superviser le scrutin organisé par le ministère de l'Intérieur.
La CNRV, dirigée par un magistrat de la Cour d'appel de Dakar, publie des résultats totaux provisoires, les chiffres définitifs étant du ressort du Conseil constitutionnel.
Scrutin 'plus mal organisé' depuis 1960
Ces législatives ont été marquées par une présence record de 47 listes, contre 24 en 2012.
Le scrutin a par ailleurs été perturbé par des difficultés d'organisation, de nombreux électeurs n'ayant pu retirer leurs cartes pour voter, et par d'importantes pluies saisonnières.
A Touba (centre), ville sainte des mourides, une des principales confréries musulmanes, ces difficultés d'organisation ont provoqué des incidents ayant abouti à un saccage de bureaux de vote et l'arrestation par la police de trois membres de la coalition dirigée par l'ex-président Wade, selon la police.
Ces trois personnes "ont été remises en liberté lundi mais l'enquête suit son cours", a affirmé à l'AFP une source proche du dossier.
"Ce sont les élections les plus mal organisées depuis l'indépendance" en 1960 de cette ex-colonie française réputée démocratique, a déclaré lundi Bamba Fall, un responsable de la coalition du maire de Dakar.
Un des enjeux de cette dernière consultation avant l'élection présidentielle prévue dans dix-huit mois était de mesurer les forces du camp du président Sall.
L'opposition entendait lui imposer "une cohabitation" mais a échoué à s'entendre sur une liste commune entre l'ex-président Wade, 91 ans et chef d'une coalition menée par sa formation, le Parti démocratique sénégalais (PDS), et le maire de Dakar, Khalifa Sall.
Ce dernier a dû faire campagne depuis sa cellule après le rejet par la justice de toutes ses demandes de remise en liberté provisoire introduites par ses avocats.
Plus de 6,2 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans quelque 14.000 bureaux au Sénégal et dans huit "départements de l'étranger".
Sur 165 sièges de l'Assemblée, élue pour cinq ans, 105, dont les 15 de la diaspora, seront pourvus au scrutin majoritaire, un système favorisant le parti arrivé premier dans chaque département, puisqu'il en raflera tous les sièges. Soixante autres sièges seront répartis à la proportionnelle.
Avec AFP