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Manifestation pour réclamer "justice" pour Norbert Zongo au Burkina Faso


Un homme brandit la photo du journaliste Norbert Zongo lors de ses funérailles à Ouagadougou, Burkina, 16 décembre 1998.
Un homme brandit la photo du journaliste Norbert Zongo lors de ses funérailles à Ouagadougou, Burkina, 16 décembre 1998.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi à Koudougou, la ville natale au Burkina Faso du journaliste assassiné Norbert Zongo en 1998, pour réclamer "vérité et justice".

Pour le 20e anniversaire de son décès, les manifestants qui brandissaient des banderoles et des pancartes où l'on pouvait notamment lire "Vérité et justice pour Norbert Zongo et ses compagnons", "19 ans de parodie de justice, ça suffit " ou "le temps passe, l'injustice demeure" ont marché dans les rues de Koudougou, située à 100 km à l'ouest de Ouagadougou.

Réaction de la famille Zongo suite à l'arrestation de François Compaoré vidéo)
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Journaliste d'investigation et directeur de publication de l'hebdomadaire L'indépendant, Norbert Zongo et trois de ses compagnons ont été retrouvés morts calcinés dans leur véhicule le 13 décembre 1998 à Sapouy (sud du Burkina).

Une commission d'enquête indépendante (CEI) instaurée sous la pression populaire a établiquelques mois plus tard que le journaliste avait été tué "dans le cadre de l'exercice de ses fonctions".

Norbert Zongo enquêtait à l'époque sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet du président d'alors Blaise Compaoré.

"Notre peuple réclame toujours justice pour Norbert Zongo et ses compagnons parce que 19 ans ne suffisent pas pour oublier", a déclaré le représentant local du Collectif des organisations de masse et des partis politiques contre l'impunité, Kizito Batio, à l'origine de la manifestation également organisée dans plusieurs autres villes du pays.

Classé en 2003, après un "non-lieu" en faveur du seul inculpé, le dossier Zongo a été rouvert à la faveur de la chute de M. Compaoré fin octobre 2014, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir.

Le 15 décembre 2015, trois ex-soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne de M. Compaoré ont été inculpés par la justice.

Poursuivi pour "incitation à assassinat" dans cette affaire, François Compaoré, placé sous restriction judiciaire en France, est visé par une demande d'extradition de la part du Burkina.

La première audience dans le cadre de cette demande d'extradition a été fixée ce mercredi, coïncidant la date anniversaire de l'assassinat de Norbert Zongo.

À Koudougou, une avenue et l'Université publique de la ville ont été baptisées du nom de Norbert Zongo. "C'est de la poudre aux yeux, juste dire aux gens nous pensons à Norbert Zongo. Le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre c'est faire la lumière et la justice sur le crime dont il a été victime", a estimé M. Batio.

"Certains (membres) des autorités actuelles sont impliqués dans ce coup, voilà pourquoi on fait des pieds et des mains pour que la lumière ne soit pas faite", ajoute-t-il, affirmant qu'il s'agit d'anciens barons du régime de Compaoré.

Dimanche, à la veille de la célébration du 57e anniversaire de l'indépendance du Burkina Faso, le président Roch Marc Christian Kaboré a appelé à "rendre justice dans toutes les affaires sensibles" pour "aider le peuple à se réconcilier".

Avec AFP

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