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Les journalistes s'interrogent sur leurs responsabilités face au terrorisme au Burkina


Facade du Centre National de Presse Norbert Zongo de Ouagadougou (VOA/ Issa Napon)
Facade du Centre National de Presse Norbert Zongo de Ouagadougou (VOA/ Issa Napon)

Le Festival International de la liberté de la presse 2017, organisé par le centre national de presse Norbert Zongo, avait pour thème : Défis sécuritaires en Afrique, rôle et responsabilité des medias. Une vraie opportunité de reflexion pour les journalistes face à la menace terroriste et aux défis posés par l’insécurité de façon globale.

A l’occasion de cette 7ème rencontre annuelle organisée pendant quatre jours à Ouagadougou, les participants du FILEP se sont penchés sur les défis sécuritaires, notamment les risques liés au traitement du terrorisme.

Reportage d'Issa Napon correpsondant à Ouagadougou
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Pour Madi Ouédraogo, le promoteur de Kaya FM, radio privée du centre-nord burkinabè, le journaliste se retrouve souvent entre le marteau et l’enclume, surtout quand il est question de terrorisme.

"Le journaliste qui va dire aujourd’hui qu’il a retrouvé Dicko (NDLR : Malam Dicko leader jihadiste du nord Burkina) et qu'il l lui a parlé, on va s’acharner sur lui. D’autre part, le journaliste qui oserait être critique envers le terroriste risque des représailles. La radio est-elle gardée ? La radio a-t-elle les moyens pour se payer un service de sécurité ? Le journaliste est en danger", dit-il à VOA Afrique.

Pour le Congolais Stanislas Nkundiye président de l’Union des syndicats des journalistes d’Afrique centrale (USAC), le vrai rôle du journaliste reste incompris jusque dans les cercles de dirigeants.

"Le journaliste a la capacité d’obtenir certaines informations que les services de renseignements ne peuvent pas toujours obtenir. Lorsque cela arrive, malheureusement le journaliste est comparé à un terroriste. Nous devenons des cibles au lieu d’être des partenaires."

Guezouma Sanogo, président de l'Association des Journalistes du Burkina (VOA/ Issa Napon)
Guezouma Sanogo, président de l'Association des Journalistes du Burkina (VOA/ Issa Napon)


Savoir rester objectif dans son travail en donnant des pistes ou en dénonçant les bavures qui surviennent du fait du contreterrorisme est inhérent au rôle des journalistes soutient Guezouma Sanogo. Le président de l’influente Association des Journalistes du Burkina précise que "les journalistes et les militaires sont sur le même terrain. Les journalistes essayent de comprendre la réalité du terrain et s'assurent qu’on ne viole pas les droits des populations. C'est une problématique sur le long terme. Cela intègre des questions de démocratie et de développement. Un pays ne pourra pas se développer si les journalistes ne peuvent pas faire correctement leur travail."

Venus d’une trentaine de pays africains pour la plupart, les participants ont aussi débattu du radicalisme et de l’état actuel de la liberté de presse sur le continent.

L’occasion de rendre hommage aux hommes des médias ayant marqué la lutte pour la liberté d'expression à l’image du journaliste Norbert Zongo qui en a payé le prix suprême.

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