A Adjamé, le plus grand marché de la Côte d’Ivoire et l'un des plus grands de la sous-région, il est toujours difficile ici de se frayer un passage. Avec les fêtes de fin d'année, l'affluence est encore plus grande.
Adjamé est l'endroit idéal pour faire de bonnes affaires, pour acheter des jouets en cette période de fêtes
"Je suis venue avec les enfants pour acheter leurs jouets. Nous avions trouvé ce que nous voulions: une voiturette, une poupée et une moto. On retourne satisfait", déclare Mme Fatoumata, toute souriante.
"Moi, je suis venu acheter des jouets pour mes neveux et mes nièces. J'avais des appréhensions liées pour les prix. Mais j'ai trouvé les prix abordables. Je repars donc satisfait", fait savoir à son tour Camara Vandou
"Je suis venu de Bongouanou dans l'est du pays. Chaque année, j'organise un arbre de Noël pour les enfants du village. Je suis donc là pour acheter des jouets. Les prix sont abordables", confie aussi Henri Angaman.
Les clients sont satisfaits, les commerçants aussi.
"Je vends les chapeaux de Noël et d'autres jouets. Ça se passe bien, on ne se plaint pas. Mais les gens disent qu'ils n'ont pas assez d'argent pour ces fêtes", affirme Safi.
" Je vends des vélos, des voiturettes et d'autres jouets. Ce n'est pas le même engouement que les années précédentes mais ça va", se contente de dire Brou Koffi.
Cap sur Yopougon, la plus grande commune du pays. Yopougon sicogi. Ici, les coiffeuses ont pignon sur rue. Pour les femmes, il faut se faire plus belles.
" C'est la fête et il faut se faire belle. Je le fais pour mon mari. Il m'a donné de l'argent pour ça", indique Florence.
"Les temps sont vraiment durs. Mais on n'a pas le choix, ce sont nos petites économies que nous utilisons pour nous coiffer et acheter les habits de fêtes. Sinon il n'y a pas d'argent ", se plaint Annick.
Pascaline est coiffeuse. Pour elle, ce n'est pas encore la grande affluence.
"Ça se passe bien mais pas comme on l'avait souhaité. On attend et on espère que ça ira. Nos prix sont bons, 3 000 et 3 500 francs CFA. On espère que les clientes afflueront dans les jours qui viennent", atteste Pascaline.
Les restaurants populaires communément appelés "maquis" et les buvettes se préparent aussi pour faire face à l'affluence des fins d'année.
"Nous avons pris des dispositions spéciales pour les fêtes. Nous allons renforcer la sécurité et le personnel pour que la clientèle soit satisfaite. Nous avons fait plusieurs réunions dans ce sens", soutient Loukou Yao, gérant d'un restaurant populaire.
Pendant plus d'une décennie les cœurs n'étaient pas à la fête en raison de la crise socio politique et militaire. Aujourd'hui, avec la normalisation en cours, les ivoiriens n'entendent pas bouder leur plaisir.
Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan