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Massacre de 2009 en Guinée: fin des enquêtes, renvoi devant un tribunal criminel


La police antiémeute intervient dans un quartier de Conakry, en Guinée, le 21 novembre 2017.
La police antiémeute intervient dans un quartier de Conakry, en Guinée, le 21 novembre 2017.

L'enquête sur le massacre de septembre 2009 dans un stade de Conakry est terminée et les prévenus renvoyés devant un tribunal criminel, a affirmé le ministre guinéen de la Justice, Cheick Sako.

"Je suis heureux de vous annoncer que l'instruction judiciaire sur le massacre du stade de Conakry en 2009 est terminée ce 29 décembre 2017. (Elle) a pris presque sept ans", a déclaré vendredi soir à la presse M. Sako.

"L'ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel a été prise en même temps ce vendredi, ouvrant la voie à un procès", a-t-il ajouté.

Il a annoncé avoir déjà pris un arrêté créant un comité de pilotage en vue de la "préparation matérielle du procès à venir".

Pour "une affaire aussi importante que celle du 28 septembre, une affaire de crimes de masse, il n'y a pas de délais, pas de prescription non plus. Qu'on le veuille ou pas, cette affaire sera jugée ici en Guinée. Je ne sais pas quand, mais elle sera jugée", a assuré le ministre.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont annoncé des contributions financières pour la tenue du procès et l'Etat guinéen doit budgéter sa contribution en 2018, a dit M. Sacko, sans avancer de chiffres.

"Si on n'a pas d'argent, on ne fera pas ce procès (...) qui va au moins durer 8 à 10 mois", a-t-il indiqué.

Dans un communiqué en novembre, les ONG, dont la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et l'Association des victimes, parents et amis du 28 septembre 2009 (Avipa), avaient demandé le renvoi des 14 prévenus, "dont l'ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, devant le tribunal de Dixinn, afin de permettre l'ouverture d'un procès dès 2018".

Le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes, dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle du chef de la junte de l'époque, Moussa Dadis Camara, selon une commission internationale d'enquête de l'ONU.

Moussa Dadis Camara vit en exil au Burkina Faso, où il a été inculpé en juillet 2015 par des magistrats guinéens pour son implication présumée dans le massacre.

Son ancien aide de camp, Aboubakar Sidiki Diakité, dit Toumba Diakité, extradé du Sénégal vers la Guinée en mars 2017, fait également partie des prévenus.

Avec AFP

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