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La Haute Cour suspend l'interdiction de diffusion de trois médias au Kenya


Le cour suprême kényane, à Nairobi, le 1er septembre 2017.
Le cour suprême kényane, à Nairobi, le 1er septembre 2017.

La Haute Cour du Kenya a ordonné aux autorités d'autoriser temporairement trois télévisions, fermées pour avoir bravé l'interdiction de retransmettre "l'investiture" de l'opposant Raila Odinga, à reprendre temporairement leurs émissions.

Le juge Chacha Mwita a ordonné un sursis de deux semaines, afin d'examiner la requête d'un militant, Okiya Omtatah Okoiti, selon laquelle cette interdiction est "extrêmement arbitraire, disproportionnée, répressive et déraisonnable".

Les chaînes privées Citizen TV, NTV et KTN News avaient été fermées mardi matin alors qu'elles retransmettaient le rassemblement d'opposants pour la prestation de serment de M. Odinga comme "président du peuple".

Elle avaient ainsi défié les ordre du président kenyan Uhuru Kenyatta lui-même, qui avait convoqué les patrons de presse vendredi dernier et les avait "expressément menacés de fermer" tout média qui retransmettrait la cérémonie, selon un communiqué de la Guilde des éditeurs du Kenya.

>> Lire aussi : Le bloquage de chaînes de TV au Kenya a "violé" le droit à l'information selon le HRW

Alors que les autorités avaient autorisé la cérémonie d'"investiture" à se poursuivre, le ministre de l'Intérieur Fred Matiang'i a averti mercredi que l'enquête était en cours, suscitant des craintes et des rumeurs d'arrestations imminentes.

Le député d'opposition et juriste TJ Kajwang, qui avait supervisé la cérémonie d'investiture, a été arrêté mercredi après-midi par la police au sujet de cet événement organisé dans un parc du centre de Nairobi, et la police a dispersé ses partisans à coups de gaz lacrymogènes, avant sa comparution en justice prévue jeudi.

Des policiers en civil et armés étaient présents mercredi soir aux abords du siège de Nation Media Group, qui possède la télévision NTV, a indiqué un journaliste de Nation, Linus Kaikai. Avertis par des sources policières qu'ils seraient arrêtés s'ils quittaient les lieux, M. Kaikai et deux de ses collègues ont passé la nuit sur place.

"C'est un très triste moment pour la liberté de la presse dans ce pays", a déclaré Tom Mshindi, rédacteur en chef au Nation Media Group.

Le Media Council du Kenya s'était dit mercredi "choqué par la tournure récente des événements". "Un combat politique s'est transformé en la plus grande menace et attaque contre la liberté d'expression et les médias de l'histoire récente du Kenya", a-t-il dénoncé dans un communiqué.

Avec AFP

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