80% de la population burkinabè vit dans le monde rural avec comme activités l’agriculture et l’élevage.
Deuxième pourvoyeur des devises après le secteur aurifère, le secteur agricole voit en cette banque un soulagement pour l’ensemble du monde rural, selon le président de la Confédération paysanne du Faso, Bassiaka Dao.
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"Ce rêve-là, nous l’avons entamé depuis 1993 lors de la première journée nationale du paysan à Leo où nous avons demandé au chef de l’Etat de créer une vraie banque agricole. Je pense que ce rêve est aujourd’hui une réalité, en ce sens que la banque vient d’avoir son agrément. C'est une fierté pour le paysan de voir qu’on vient de mettre à sa disposition un instrument de financement de leurs activités", affirme à VOA Afrique M. Dao.
Le secteur agricole ne bénéficie que de 15% actuel du financement bancaire traditionnel. Un état de fait qui a incite le gouvernement à aller vite afin de faire face au faible taux de financement de ces activités agro-pastorales en créant cette banque qui y est exclusivement dédiée explique le Premier ministre, Paul Kaba Thieba.
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"La particularité de la banque agricole du Faso, c’est qu’elle est conçue pour les paysans, pour l’agriculture, pour l’élevage. Il va s’en dire que ce n’est pas une banque comme les autres, sa vocation c’est de procéder à la transformation de l’économie burkinabè", explique M. Kaba Thieba.
La Banque agricole du Faso dispose d’un capital de plus de 14 milliards de FCFA.
Pour M. Dao, elle pourra véritablement doper les activités du secteur agricole.
"Cet instrument est important pour nous car tous les documents parlent d’agriculture de subsistance. Aujourd’hui avec les financements, nous allons passer à l’entreprenariat agricole et aller au-delà. Nous pensons qu’avec cet instrument, notre agriculture va sortir de l’ornière de la pauvreté. Nous allons redynamiser toutes nos coopératives et permettre à nos acteurs d’être des acteurs économiques et d’avoir des revenus décents", espère M. Dao.
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Depuis la belle aventure de la Caisse nationale de crédit agricole dans les années 80 qui s’est vite terminée pour des raisons encore inexplicables, la renaissance du secteur agricole et activités connexes l’espoir d’une certaine embellie naît avec cette banque.
La commission bancaire de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine) a agréé la Banque pour le financement de l’agriculture le 14 mars dernier.
Celle-ci ne pourra commencer à fonctionner que dans quelques mois.