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Plaidoyer de plusieurs pays à l'Unesco pour la restitution de leur patrimoine culturel


Musée du quai Branly-Jacques Chirac, où 300 000 œuvres originaires d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Asie, d'Océanie et des Amériques sont exposées, à Paris, le 15 mars 2018.
Musée du quai Branly-Jacques Chirac, où 300 000 œuvres originaires d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Asie, d'Océanie et des Amériques sont exposées, à Paris, le 15 mars 2018.

Plusieurs pays, notamment africains, ont plaidé à Paris sous l'égide de l'Unesco pour la restitution à leurs pays d'origine de biens culturels pillés, exhortant à la résolution rapide des obstacles au retour de ce patrimoine sur leurs "terres de création".

"Ces biens ont une âme", a lancé à la tribune le président béninois Patrice Talon lors d'un vibrant plaidoyer pour que ces biens reviennent "sur leurs terres de création, exposés parmi les leurs, là où tout est" en accord "avec leur essence et là où leur histoire révèle davantage leur grandeur que leur asservissement".

L'Unesco soutient depuis plus de 40 ans le combat des pays qui, en Afrique et ailleurs, exigent la restitution de leurs biens culturels disparus lors de l'époque coloniale dans des circonstances discutables.

Cette conférence internationale sur la "circulation des biens culturels et patrimoine en partage", organisée par l'Unesco, s'est tenue à Paris pour "ouvrir de nouveaux espaces de dialogue" entre les pays dont "sont originaires ces objets" et "ceux qui les conservent", en "dépassant les seules questions juridiques", afin de proposer des solutions et des outils pour les Etats.

Des ministres originaires du Bénin, du Sénégal, du Gabon, du Pérou, du Liban, de Jordanie, des directeurs de musée à travers le monde, des experts notamment ont participé aux débats. Les ministres française et allemande de la Culture étaient présentes.

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"Un sujet au coeur de bien des passions" qui "emporte avec lui les questions d'identité, de mémoire, de souveraineté", a souligné en ouvrant les débats la directrice générale de l'Unesco, l'ex-ministre française de la Culture Audrey Azoulay. "Cette prise de conscience, ce n'est pas qu'une affaire d'experts, de gens du patrimoine, c'est très présent aussi dans l'esprit de la jeunesse d'aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Cette controverse concerne nombre de pays dans le monde mais l'Afrique est le continent le plus touché. Plus de 90% des pièces majeures d'Afrique subsaharienne se trouveraient hors du continent, selon les experts.

Pays le plus demandeur, le Bénin cherche à récupérer une partie des trésors du Royaume du Dahomey - trônes royaux, récades (sceptres royaux), portes sacrées du Palais d'Abomey... - accaparés lors des batailles coloniales entre 1892 et 1894, mais aussi par des missionnaires ou des missions culturelles.

"Au-delà des questions d'ordre politiques, historiques, sociologiques, philosophiques, la restitution, le partage et la circulation des biens culturels sont désormais pour le Bénin un moyen de lutter contre la pauvreté et un facteur de créations d'emplois et de richesse, un outil de développement socio-économiques", a ajouté M. Talon, qui souhaite faire du tourisme un pilier majeur de l'économie béninoise.

Avec AFP

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