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Hausse significative des prix des carburants en Egypte


Un pompiste remplit le réservoir d'un client devant des voitures en queue, Caire, 20 juin 2017.
Un pompiste remplit le réservoir d'un client devant des voitures en queue, Caire, 20 juin 2017.

Une hausse immédiate des prix des carburants, pouvant atteindre plus de 50%, a été annoncée samedi par les autorités égyptiennes dans le cadre des réformes préconisées par le Fonds monétaire international (FMI) pour réduire les déficits publics.

Prévue et redoutée depuis plusieurs semaines, cette augmentation a été publiée au journal officiel peu après une annonce par le ministre du Pétrole Tarek el-Molla, cité par la presse d'Etat, au lendemain de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois sacré de ramadan.

Elle s'inscrit dans le cadre d'un vaste plan de réformes visant à alléger la dette de l'Egypte, en réduisant notamment les subventions étatiques.

Ce pays de plus de 97 millions d'habitants est plongé dans la crise depuis la révolution de janvier 2011.

L'augmentation du litre d'essence sans plomb 92, le plus utilisé, atteint 35% (soit l'équivalent de 32 centimes d'euros) et celui du diesel de plus de 50% (26 centimes d'euros), selon les chiffres publiés au journal officiel.

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Le prix des bouteilles de gaz a aussi augmenté, de 60% pour les particuliers (2,4 euros) et de 50% pour les commerçants (4,8 euros), selon les estimations du journal d'Etat Al-Ahram.

Cette mesure était "nécessaire pour préserver la stabilité de la situation financière" après la hausse des cours mondiaux du pétrole, a déclaré le nouveau ministre des Finances Mohamed Maeit dans un communiqué.

"L'Egypte a achevé plus de 90% des mesures et des décisions difficiles du programme de réformes économiques", s'est-il félicité sur le site du journal privé Al Youm Al Sabaa (Youm7), proche du pouvoir.

Cette hausse annoncée en pleine célébration de la fin du ramadan est destinée à "corriger le système des subventions aux produits pétroliers et ajuster les distorsions des prix", a commenté M. El-Molla, cité par Al-Ahram.

Selon le ministre, ce système a coûté 517 milliards de livres égyptiennes (environ 25 milliards d'euros) au cours des cinq dernières années, sans "bénéficier à ceux qui le méritent".

>> Lire aussi : Les réformes économiques imposent un ramadan austère en Egypte

Le Premier ministre "suit la disponibilité des différents produits pétroliers" à l'échelle de tout le pays, a indiqué son cabinet dans un communiqué.

Conséquence de cette mesure, le tarif des trajets en taxi ou voiture de transport avec chauffeur, tel que Uber, doit augmenter "de 10 à 20%", est-il par ailleurs précisé dans ce communiqué.

Le gouvernement craint une mobilisation sociale face à l'inflation qui sévit depuis novembre 2016 et la conclusion d'un accord de prêt de 12 milliards de dollars avec le FMI.

Dans ce cadre, l'Egypte s'est engagée sur un train de réformes inédit, incluant notamment un flottement de sa devise, qui a perdu la moitié de sa valeur par rapport au dollar et à l'euro.

De nombreux experts mettent toutefois en garde contre une politique trop brutale pesant essentiellement sur les classes pauvres et moyennes.

Des coupes dans les subventions de l'électricité, qui devraient provoquer une hausse des prix de 26,6% en moyenne à partir du 1er juillet, ont également été annoncées cette semaine.

>> Lire aussi : Egypte : les riches se barricadent, les inégalités s'accentuent

Le gouvernement a aussi appliqué au début du mois une hausse, dans certains cas supérieure à 45%, du prix de l'eau potable.

Le mois dernier, le gouvernement avait mis en oeuvre une hausse des prix des tickets du métro. Les quelques manifestations provoquées par cette annonce avaient rapidement été contenues par les autorités.

Les prix des carburants, de l'électricité et du ticket de métro avaient déjà connu une hausse importante l'année dernière.

Avec AFP

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