La grève a été déclenchée par l'Union nationale des travailleurs de Guinée-Bissau (UNTG), la centrale la plus représentative dans la fonction publique, qui compte quelque 13.000 fonctionnaires.
A Bissau, la capitale, les ministères et bureaux de l'administration étaient fermés mardi et un service minimum était observé dans les hôpitaux, a rapporté un journaliste de l'AFP.
L'UNTG réclame un relèvement du salaire minimum de 19.200 francs CFA (plus de 29 euros) à 59.000 francs CFA (près de 90 euros)et de meilleures conditions de travail, a déclaré à l'AFP Julio Antonio Mendoça, un de ses responsables. La grève est suivie par 90% des fonctionnaires, selon lui.
"Ce gouvernement remplit toutes les conditions nécessaires pour augmenter les salaires des agents de la fonction publique, d'autant plus que les salaires des députés et des ministres ont été augmentés", a ajouté M. Mendoça.
>> Lire aussi : Un budget pour conduire le pays jusqu'aux élections en Guinée-Bissau
Les salaires des députés sont passés de 650.000 francs CFA à 850.000 francs CFA (d'environ 990 à 1.295 euros) fin mai, selon des sources parlementaires qui ont également fait état d'une dotation d'un véhicule 4X4 à chacun des 102 législateurs. Une augmentation salariale des ministres n'a pas été officiellement confirmée.
La grève est déclenchée après l'adoption samedi par le Parlement d'un budget de quelque 212 milliards de francs CFA (environ 324 millions d'euros) présenté par le gouvernement du Premier ministre, Aristides Gomes, après près de trois années de crise politique.
Le pays a traversé des turbulences politiques depuis la destitution en août 2015 par le président José Mario Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), auquel M. Vaz appartient également.
Un nouvel accord de sortie de crise a été conclu au sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) le 14 avril à Lomé.
Cet accord a abouti à la désignation d'un Premier ministre de consensus, chargé de conduire le pays aux législatives le 18 novembre, et à la reprise des travaux du Parlement, qui s'est réuni le 19 avril pour la première fois en deux ans.
Les tensions à la tête de l'Etat inquiètent d'autant plus la communauté internationale que l'élection de M. Vaz en mai 2014 avait marqué un retour progressif à l'ordre constitutionnel dans cette ex-colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest jusqu'alors en proie à une instabilité chronique, avec des tentatives de putsch à répétition.
Avec AFP