"Nous sommes en train d'enregistrer beaucoup de réfugiés, des familles entières qui viennent vers nous. Nous sommes (également) en train de faire face à une situation nouvelle d'enlèvements avec paiements de rançons", s'est alarmé à la télévision d'Etat, Zakari Oumarou, le gouverneur de la région de Maradi, qui figure parmi les moins agitées du Niger.
"Nous sommes en train de nous investir sur le plan sécuritaire pour surveiller notre frontière. Nous avons déployé beaucoup d'éléments (des forces de sécurité) sur la frontière et nous allons continuer à le faire", a assuré M. Oumarou.
Il a souligné que les réfugiés arrivent "notamment de l'Etat (nigérian) de Zamfara", frontalière de Maradi, sans fournir leur nombre et les raisons qui les poussent à fuir au Niger.
Les preneurs d'otages viennent également du Nigeria, a-t-il dénoncé, sans plus de détails.
"Nous allons (continuer à) recevoir les réfugiés mais il y a des mauvaises personnes parmi eux. Il faut donc filtrer et nous sommes en train de le faire", a expliqué le gouverneur Oumarou.
Il a appelé les populations locales "à faire extrêmement attention" et "à la vigilance".
Bien que sous influence d'un islam radical nigérian, Maradi ne connait pas de troubles religieux. Mais dans les années 90, les prêches enflammés de musulmans extrémistes venus du Nigeria avaient fait peser des menaces de déstabilisation, poussant les autorités à accroître la surveillance dans les mosquées.
Maradi est également située loin du nord-est du Nigeria où se trouve le bastion des jihadistes de Boko Haram, auteurs depuis 2015 d'exactions meurtrières à Diffa, une autre région nigérienne proche du Nigeria
En 2010, en raison d'une menace "terroriste", les Nations unies avaient évacué leur personnel expatrié de la région de Maradi vers Niamey, la capitale.
Aujourd'hui, les zones situées le long de la frontière avec le Nigeria sont surtout victimes d'une "insécurité liée aux vols de bétail" par "des bandes armées nigérianes", affirme à l'AFP un habitant de Maradi.
Avec AFP