Accusé par un prélat conservateur italien d'avoir sciemment couvert durant cinq ans le célèbre cardinal américain Theodore McCarrick, soupçonné d'agressions sexuelles, le pontife argentin avait refusé la semaine dernière de commenter l'affaire.
A l'occasion du court sermon lors de sa première messe matinale à la résidence Sainte-Marthe au Vatican, qui avait été suspendue tout l'été, il a de nouveau plaidé pour le silence.
"Avec les personnes qui ne sont pas de bonne volonté, avec les personnes qui cherchent seulement le scandale, qui cherchent seulement la division, qui cherchent seulement la destruction, même au sein des familles : (il ne reste que) le silence. Et la prière", a-t-il déclaré selon le site d'information du Vatican.
Dans un pamphlet publié au moment de la visite du pape en Irlande fin août, l'archevêque Carlo Maria Vigano, ambassadeur du Vatican à Washington de 2011 à 2016, a accusé le pape d'avoir ignoré tous les signalements sur Mgr McCarrick, présenté comme un prédateur sexuel notoire pour des séminaristes et des prêtres.
Dans une lettre révélée samedi sur un blog italien, il a lancé une nouvelle attaque en revenant sur une rencontre controversée entre le pape argentin et Kim Davis, une égérie des opposants américains au mariage homosexuel, lors de son voyage aux Etats-Unis en 2015.
Dans cette lettre, Mgr Vigano assure que le pape, qui n'a jamais caché son opposition au mariage homosexuel, savait très bien qui était cette greffière d'un comté du Kentucky (sud-est) ayant préféré aller en prison plutôt que de signer des actes de mariage pour des couples de même sexe.
A l'époque, le Vatican avait assuré que le pape l'avait seulement saluée, sans vraiment savoir ce qu'elle représentait, lors d'une réception avec "des dizaines d'invités" à l'ambassade du Vatican à Washington.
Une version confirmée dimanche dans une revue jésuite américaine par Federico Lombardi, qui était à l'époque le porte-parole du Vatican.
Avec AFP