La présidence nigériane a annoncé jeudi soir que Yusuf Magaji Bichi avait pris ses fonctions de directeur général de la DSS, à la suite de Lawal Musa Daura.
Le nouveau chef de la DSS est un ancien agent des services de renseignement.
M. Daura, un allié clé du président MuhammaduBuhari, avait été limogé après avoir ordonné ce que le gouvernement a qualifié de "prise de contrôle non autorisée" du Parlement.
Le 7 août, des hommes armés et cagoulés de la police et de la DSS avaient bloqué pendant plusieurs heures l'accès du Parlement à Abuja, empêchant parlementaires, employés et journalistes de rentrer.
Le vice-président Yemi Osinbajo avait à l'époque qualifié cette action de "violation grossière de l'ordre constitutionnel".
Elle était survenue alors que le président du Sénat Bukola Saraki et le chef de l'Etat Muhammadu Buhari sont engagés dans un bras de fer politique, à six mois de la prochaine élection présidentielle.
M. Saraki a quitté début août le parti au pouvoir (APC) pour rejoindre le principal parti d'opposition (PDP), dans l'intention d'être candidat à la présidentielle de 2019, contre M. Buhari, qui veut briguer un second mandat.
Sous la direction de M. Daura, la DSS a souvent été accusée d'abus de pouvoir à l'égard des opposants politiques de l'administration Buhari.
Le Nigeria est confronté à de nombreuses menaces sécuritaires, à commencer par le groupe jihadiste Boko Haram, dont l'insurrection et sa répression par l'armée ont fait plus de 27.000 morts et quelque 2,6 millions de déplacés depuis 2009.
Une faction du groupe, qui a fait allégeance au groupe Etat islamique (EI), multiplie depuis plusieurs semaines les attaques contre des bases militaires.
Mais le pays le plus peuplé d'Afrique est aussi en proie aux violences de plus en plus meurtrières entre agriculteurs et éleveurs dans les États du centre. Des rebelles séparatistes armés sont aussi actifs dans le Biafra (sud-est) et dans le delta du Niger, région pétrolière également située dans le sud-est.
Avec AFP